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© AFP/Pascal Pochard-Casbianca
Le coureur Pierre Rolland
s'entraîne avant le Critérium international, à Ospedale (Corse), le 22 mars 2013
L'équipe Europcar s'est retrouvée lundi sur la sellette à propos de Pierre Rolland qui a présenté un taux effondré de cortisolémie à la fin du Critérium du Dauphiné mais a pris le départ de la dernière étape.
La formation de Jean-René Bernaudeau, accusée d'avoir enfreint le règlement du Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), a affirmé s'être "toujours conformée" à ces règles. Sur le fond, elle a expliqué par un traitement nasal la valeur basse relevée pour son coureur, l'un des espoirs du cyclisme français pour le prochain Tour (8e en 2012).
Les règles du MPCC, un mouvement qui regroupe depuis 2007 les équipes voulant être en pointe dans la lutte antidopage, stipulent qu'en cas de cortisolémie effondrée (insuffisance surrénale), le coureur doit observer un arrêt immédiat d'une semaine et ne peut reprendre la compétition qu'après normalisation de ce taux.
Pierre Rolland , qui a pris le départ de la 8e et dernière étape, dimanche matin à Sisteron (Alpes de Haute-Provence), a parcouru 20 kilomètres avant d'abandonner. Le coureur et son équipe ont expliqué cet abandon par une douleur au tendon d'Achille nécessitant un repos minimum de trois jours.
Jean-René Bernaudau, membre fondateur du MPCC, a soutenu son encadrement et son coureur, vainqueur de deux étapes du Tour (2011 et 2012): "Le règlement interne MPCC prévoit l'arrêt d'un coureur pour un taux effondré de cortisol, c'est-à-dire inférieur à 50, ce qui n'est absolument pas le cas en l'espèce pour Pierre Rolland ."
"Une logique de santé"
"La valeur basse relevée s'explique parfaitement par le traitement nasal suivi par le coureur et administré sous contrôle du médecin de l'équipe, ainsi que par l'heure inadéquate du contrôle effectué (6h45)", a-t-il ajouté.
Cette mise en cause implicite du Dr Armand Mégret, qui a procédé à l'opération, a fait réagir le médecin fédéral. Il a insisté sur son respect du règlement et a précisé à l'AFP avoir pris toutes les précautions nécessaires (consultation d'experts). Il a expliqué aussi qu'il revient "au médecin de l'équipe d'informer l'encadrement afin de dire qu'il y a contre-indication, un "no start" (interdiction de départ)".
Pour sa part, le président du MPCC, Roger Legeay , a rappelé la nature des contrôles diligentés: "On est dans une logique de santé et non d'antidopage."
Le MPCC, en collaboration avec la Fédération française de cyclisme et la Ligue nationale du cyclisme, procède à des contrôles réguliers pendant la saison auprès de ses équipes adhérentes, de plus en plus nombreuses depuis l'automne passé. Quatorze des vingt-deux formations qui participeront au prochain TOUR DE FRANCE ont rejoint ce mouvement.
Avant la 7e et avant-dernière étape du Dauphiné, quarante-deux contrôles sanitaires (sur 14 équipes différentes) ont été diligentés par le MPCC. Pour un seul "no start".
Par le passé, d'autres coureurs français, Anthony Charteau (Europcar) et Mickaël Delage (FDJ), ont dû observer un arrêt pour respecter ces règles.
Le MPCC a établi des règles plus sévères que celles de l'Agence mondiale antidopage (AMA) sur l'usage des corticoïdes, susceptible d'être couvert vis-à-vis du code mondial par une prescription médicale. L'utilisation des corticoïdes est le plus souvent la cause d'une cortisolémie trop basse.