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Col du Pertus, 4,4 km de côte avec des passages à 12-13%: au coeur du Cantal, Romain Bardet était en repérages pour le TOUR DE FRANCE mardi, avec en ligne de mire cette 5e étape, "à domicile", sur ses terres auvergnates, et "la 22e", celle des JO de Rio, en août.
9e de la Grande Boucle 2015, avec en prime la victoire à Saint-Jean de Maurienne, le coureur d'AG2R sait qu'il aura "la pancarte" le 6 juillet, entre Limoges et Le Lioran: "Ce sera spécial pour moi, ma belle famille au départ, ma famille à l'arrivée, sur des routes que je connais par coeur?"
Pas de Peyrol, puis Col du Pertus et Col de Font de Cère, pour terminer au Lioran, "à portée de fusil de la maison de (sa) grand-mère, sa première supportrice": un enchaînement qu'il est venu repérer une dernière fois, à la veille de partir en stage dans la Sierra Nevada espagnole.
Né à Brioude (Haute-Loire) mais aujourd'hui Clermontois, Bardet a toujours sillonné ces routes. "Le Pas de Peyrol, je l'ai grimpé pour la première fois le jour de la victoire de Virenque à Saint-Flour, en 2004, j'avais 13 ans! Ca peut aider d'avoir déjà posé ses roues ici, sur ces pentes parfois scabreuses".
- Le "super-pouvoir" des Français -
Mais pas question de dire où il pourrait attaquer: "J'ai ma petite idée, mais je ne vais pas vous donner mon plan de bataille tout de suite, les autres vont vous lire", lâche-t-il, un sourire aux lèvres, au peloton de journalistes venus à sa rencontre dans le cadre d'une journée organisée par Antargaz, le sponsor du Prix de la Combativité, dont il a remporté le trophée du Super Combatif pour la Grande Boucle 2015.
Mais cette 5e étape du Tour 2016 n'est pas la seule qu'il a repérée. Avec 28 cols au programme cette année, le Tour propose aussi une arrivée au sommet du Ventoux, le 14 juillet. "Et c'est bien connu, nous les Français, nous avons un super pouvoir pour nous imposer ce jour là", ironise-t-il.
Si le Tour 2016 prend officiellement fin le 24 juillet, c'est en août, au Brésil, qu'il rêve de remporter sa dernière étape: "Nous allons enchaîner directement sur les JO, dix jours après, et ce sera les mêmes protagonistes que dans la montagne. Les Jeux de Rio, ce sera la 22e étape du Tour !".
- Fan de Phelps et Agnel -
Après la Grande Boucle, pourquoi pas un titre olympique donc, sur des routes où il a terminé 3e, lors de la course test d'août 2015 ? "Mais il faudra être très attentif", insiste-t-il, en décrivant le parcours de mémoire: "L'ascension est longue, digne d'un col du Tour, et la descente est dangereuse, il n'y aura pas le droit à l'erreur, avec notamment cette rigole pour l'écoulement des eaux !"
Alors qu'il enchaîne les entretiens avec la presse, au Lioran, sous le regard de sa grand-mère de 78 ans, venue le voir en voisine, le coureur de 25 ans parle aussi de la notion de plaisir, de cette "envie de retrouver l'insouciance et l'innocence des premières années". Quand il pouvait encore grimper un col anonymement, sans être reconnu par les cyclotouristes de passage.
Et le plaisir pour lui, en 2016, ce sera notamment Rio et ces JO. "Mais j'y serai d'abord comme acteur, avant d'être spectateur", insiste-t-il, tout en affichant sa fierté à l'idée de côtoyer deux de ses idoles, l'Américain Michael Phelps et ses 18 médailles d'or, "un Stakhanoviste de l'entraînement", ou encore Yannick Agnel. Un autre nageur, lui aussi revenu en or des JO à Londres en 2012.
Et puis bien sûr il y a Renaud Lavillenie, le perchiste clermontois, qu'il verrait bien endosser le rôle de porte-drapeau: "Là, c'est la fibre auvergnate qui parle !"