Happy Birthday : |
© AFP/Lionel Bonaventure
L'Irlandais Daniel Martin
, vainqueur de Liège-Bastogne-Liège,le 21 avril 2013
Dan Martin, un talentueux coureur irlandais de 26 ans, a fait souffler dimanche un vent bienvenu de fraîcheur dans la "Doyenne" des classiques, Liège-Bastogne-Liège, vingt-six ans après l'échec de son oncle, l'ancien champion Stephen Roche .
Grimpeur naturel, Dan Martin a pris le dessus dans le dernier kilomètre sur l'Espagnol Joaquim Rodriguez qui a lâché prise dans les derniers ressauts de la montée vers Ans, à 300 mètres de l'arrivée sur les hauteurs de Liège, au bout des 261,5 kilomètres.
Le jeune Irlandais, yeux bleus et visage rieur, a eu le temps de se retourner pour apprécier l'écart, 3 secondes sur "Purito" Rodriguez, qui avait tenté le tout pour le tout avant la flamme rouge du dernier kilomètre, et 9 secondes sur un autre Espagnol, Alejandro Valverde , en tête du petit groupe qui s'était dégagé dans la côte de Saint-Nicolas.
"Je ne peux y croire !", a répété plusieurs fois Dan Martin qui connaît assez l'histoire de son sport pour apprécier la valeur de ce succès dans un "monument" du cyclisme. Sa mère n'est autre que la soeur de Stephen Roche qui avait réussi en 1987 un triplé mémorable en gagnant durant la même saison le Giro, le Tour et le Championnat du monde.
Mais Roche avait raté le coche dans Liège-Bastogne-Liège, qui arrivait à l'époque au coeur de la "cité ardente", sur le boulevard de la Sauvenière. A s'observer de près avec le Belge Claude Criquielion, il avait dû se contenter de la deuxième place derrière l'Italien Moreno Argentin , revenu du diable vauvert. Au point qu'un journal belge avait titré "les cloches de Pâques" pour stigmatiser le surplace de Roche et Criquielion.
Dix ans après la victoire de l'Américain Tyler Hamilton (qui a reconnu depuis s'être dopé pour ce succès), l'une des très nombreuses tâches qui salissent le palmarès de la Doyenne depuis une vingtaine d'années, le succès de Martin vient à point nommé.
"J'ai longtemps douté que l'on puisse remporter une très grande course en restant propre", a d'ailleurs reconnu l'Irlandais. "J'ai compris que c'était possible en gagnant le Tour de Catalogne le mois dernier".
Fidèle à l'équipe américaine Garmin depuis ses débuts professionnels en 2008, l'ancien coureur du club de La Pomme Marseille a donné à maintes reprises des preuves de sa qualité. Dans les grandes classiques présentant du relief, le Tour de Lombardie (8e en 2009, 2e en 2011) et Liège-Bastogne-Liège (5e en 2012), ou dans les passages en montagne des courses par étapes, comme dans le récent Tour de Catalogne.
Le champion du monde en titre, le Belge Philippe Gilbert , a rendu un hommage indirect à Martin: "C'était un final entre costauds. Il fallait des super jambes pour s'en sortir."
Devant son public, le Wallon, dominateur en 2011, n'a pu suivre les plus forts (D. Martin, Rodriguez, Betancur, Scarponi et Valverde lancés à la poursuite de Hesjedal) dans la côte de Saint-Nicolas, à l'approche des 5 derniers kilomètres. Il a franchi la ligne en 7e position au sein d'un petit groupe qui comprenait notamment le jeune français Romain Bardet (22 ans), une nouvelle fois en vue dans une grande classique. Comme Dan Martin à ses débuts.