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© AFP/Fabrice Coffrini
Les deux candidats à la présidence de l'UCI Pat McQuaid et Brian Cookson, le 15 septembre 2013 à Regensdorf près de Zurich
Le Britannique Brian Cookson a été élu vendredi à Florence (Italie) pour quatre ans à la tête de l'Union cycliste internationale (UCI) aux dépens du président sortant, l'Irlandais Pat McQuaid, affaibli par les secousses de l'affaire Armstrong.
Au bout d'un débat interminable portant sur l'éligibilité de McQuaid, un vote a sanctionné la défaite de l'Irlandais en poste depuis 2005 et la succession du Néerlandais Hein Verbruggen.
Par 24 voix à 18, les délégués de la Fédération internationale (14 voix pour l'Europe, 9 voix pour l'Asie et l'Amérique, 7 voix pour l'Afrique, 3 voix pour l'Océanie) ont opté pour le président de la Fédération britannique, soutenu par l'Union européenne de cyclisme (UEC).
"J'aimerais remercier Pat (McQuaid) pour sa contribution au cyclisme", a déclaré Cookson dans sa première déclaration, sous les plafonds à caissons peints du Palazzo Vecchio, l'ancien palais de la famille des Médicis au temps de la Renaissance.
Mais l'ancien commissaire de course, architecte-paysagiste de métier (désormais retraité), a bien insisté sur la nécessité de changer et surtout de restaurer la confiance, le leit-motiv qui a animé sa campagne depuis plusieurs mois après le "tsunami" -le terme choisi par le directeur général de l'UCI- de l'affaire Armstrong fin 2012.
"Je suis fier de ce qui a été accompli, avait déclaré McQuaid dans sa profession de foi. Ce n'est pas le moment de changer de capitaine quand le bateau va dans la bonne direction."
Les grands électeurs en ont décidé autrement, dans un scrutin indécis qui avait commencé par un vote préalable sur la possibilité d'un changement de statuts avec effet immédiat.
Longues et obscures manoeuvres
McQuaid, qui n'a pu faire passer ce texte (21 voix contre 21), a toutefois maintenu sa candidature devant le congrès, ce qui a donné lieu à de longues et obscures manoeuvres dignes de Machiavel, grande figure de Florence.
Un représentant africain a qualifié ces palabres de "mascarade" après avoir entendu deux éminents juristes suisses s'exprimer sur divers articles, avant un éventuel autre vote préalable. "Il faut s'arrêter et passer au vote entre les deux candidats", a fini par couper court Cookson.
Après plus de cinq heures d'interventions diverses, le président de la Fédération britannique a gagné son duel dans l'isoloir. Dans ses propos, il a insisté sur le besoin pour le cyclisme de travailler sur de nouvelles bases avec les instances antidopage telles que l'Agence mondiale (AMA) et l'agence américaine (Usada) et a réfuté les accusations pendant la campagne mettant en cause un financement par le Russe Igor Makarov.
"Je n'ai rien à cacher et je n'aurai rien à cacher, a-t-il déclaré. Makarov est une personne importante dans le cyclisme. Il est président de la fédération russe, membre du comité directeur (de l'UCI) et il mérite le respect."
"Il faut restaurer la crédibilité vis-à-vis du grand public, a souligné pour sa part le Français David Lappartient, président de l'UEC qui a pris parti à la mi-septembre pour Cookson. Ce que nous avons voulu, c'est que le choses se passent conformément aux statuts."
Le directeur du TOUR DE FRANCE, Christian Prudhomme, a souhaité pour sa part que cette élection marque "un nouveau départ". "Brian Cookson dit vouloir s'appuyer sur un consensus. Ce que je crois volontiers à partir des échanges avec lui pour le départ du Tour 2014 du Yorkshire. Il est à l'écoute", a noté le responsable de l'épreuve-phare de son sport.