Happy Birthday : |
© AFP/Valery Hache
L'Allemand Gerald Ciolek
franchit en vainqueur la ligne d'arrivée de Milan-Sanremo, le 17 mars 2013
L'Allemand Gerald Ciolek a battu les favoris, le Slovaque Peter Sagan et le Suisse Fabian Cancellara , pour remporter dimanche une édition "historique" de Milan-Sanremo, tronquée de 43 kilomètres à cause d'une tempête de neige.
Ciolek, ancien champion du monde espoirs (2006), qui attendait à 26 ans de connaître sa première très grande victoire, a signé les débuts fracassants de la première équipe africaine présente à ce niveau: MTN-Qhubeka, une formation sud-africaine à visée humanitaire.
Pour cette sixième victoire allemande, douze ans après la dernière d'Erik Zabel, Ciolek a attendu les 30 derniers mètres des 245 kilomètres. "J'étais dans la roue de Sagan, c'était la meilleure position", a exulté l'Allemand de Cologne, qui a infligé au Slovaque, au parcours impeccable jusque-là, une amère défaite.
"Je me suis loupé dans le sprint, je suis parti trop tôt", a reconnu Sagan, encore incrédule d'avoir raté pareille occasion. Dans le Poggio, la dernière difficulté, il avait accompagné l'offensive du Suisse Fabian Cancellara (3e à l'arrivée), puis l'avait relayé dans la descente pour revenir sur le Français Sylvain Chavanel (4e) et le Britannique Ian Stannard , échappés dans les 17 derniers kilomètres.
Il pensait avoir fait le plus dur. C'était sans compter sur Ciolek, décidé à faire briller sur le Lungomare Italo Calvino le double nom de MTN, une firme de télécommunications, et de Qhubeka, une organisation à but non lucratif qui signifie "progresser" en zoulou. Son but est d'aider les enfants des communautés rurales en leur fournissant des vélos, un moyen de transport écolo adapté aux déplacements de transport scolaire.
Atypique entre toutes, cette 104e édition a donné lieu au spectacle de coureurs habillés de leur imperméable, pétrifiés par le froid, souffrant de crampes. Car la "classicissima", dont la seconde mi-temps s'est disputée sur 126,5 kilomètres, a longtemps affronté la pluie battante sur les routes du bord de la mer Ligure, au bout d'une journée hivernale comme jamais la mal-nommée Primavera (l'autre nom de Milan-Sanremo) n'en avait connue.
Quatre degrés et la pluie au départ de Milan, zéro degré et la neige au pied du Turchino, le petit col à l'altitude de 532 mètres séparant la plaine lombarde de la mer ligure. L'état de la route, impraticable, a contraint les organisateurs à arrêter la course à Ovada (Km 117). Les coureurs ont pris place dans leurs véhicules d'équipes, des bus confortables et chauffés, pour rejoindre le littoral où un nouveau départ a été donné, deux heures plus tard, à Cogoleto.
Une dizaine d'entre eux (Boonen notamment) a renoncé, une autre partie s'est échauffée sur des home-trainers pour la fin de la course, menée tambour battant par les équipes Cannondale (Sagan), Astana (Nibali) et Sky (Stannard) pour revenir sur l'échappée de six coureurs (Bak, Belkov, Fortin, Lastras, Montaguti, Rosa) comptant 7 minutes d'avance au moment de l'arrêt.
Au fil de cette course-poursuite qui s'est achevée à 30 kilomètres de l'arrivée, le peloton s'est réduit de moitié. Avant que le champion du monde, le Belge Philippe Gilbert , lance les hostilités dans la descente de la Cipressa, prélude à l'attaque de Chavanel et Stannard (accompagnés par Vorganov). Mais Sagan, aidé de l'Italien Moreno Moser , se sentait trop fort, trop près du succès, pour laisser l'échappée se développer au-delà de 30 secondes.
Au sommet du Poggio, la violente accélération de Cancellara avait réduit l'écart à 7 secondes. Mais, déjà, Ciolek était posté dans la roue de Sagan. A l'affût.