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A défaut de grandes victoires, le cyclisme français a confirmé en 2015 sa montée en puissance dans le peloton international même s'il lui reste à franchir la dernière marche.
La mention "assez bien, peut mieux faire" recèle en germe les futurs succès. Le plus encourageant ? la marge de progression de ses meilleurs coureurs (Pinot, Bardet, etc) qui s'installent durablement en haut de la hiérarchie.
Les valeurs sûres:
Tony Gallopin , qui atteint sa maturité, en est le prototype même si le Francilien, vainqueur d'une superbe étape de Paris-Nice en mars, n'a pas touché la consécration dans les classiques ou le Tour. Mais sa constance en fait un coureur fiable et régulier, reconnu dans son équipe belge.
Plus jeunes, Thibaut Pinot et Romain Bardet ont confirmé les espérances nées des saisons précédentes. Le premier a encore progressé jusqu'à rivaliser avec les meilleurs grimpeurs mondiaux, bien qu'il ait échoué au classement général du TOUR DE FRANCE. Le second a lui aussi passé un cap en transformant ses places d'honneur en victoires (étapes au Dauphiné et au TOUR DE FRANCE). Tous deux s'imposent comme les leaders respectifs des deux seules équipes françaises de première division, FDJ et AG2R La Mondiale.
Dans le domaine du sprint, Nacer Bouhanni a justifié son rang. Vainqueur à onze reprises, le Vosgien a toutefois cumulé les déceptions, surtout le titre manqué de champion de France qui reste son plus gros regret. Au soir de sa dernière course victorieuse, mardi en Belgique, il a relativisé le bilan: "Avec neuf chutes en cinq mois, ce n'est finalement pas si catastrophique."
Les révélations:
Julian Alaphilippe et Alexis Gougeard ont pour point commun d'avoir bouclé leur deuxième année dans le peloton pro et d'afficher un potentiel encore mal cerné. Leur profil diffère, plutôt puncheur pour le Montluçonnais qui s'est illustré dans les classiques ardennaises (2e de la Flèche Wallonne et de Liège-Bastogne-Liège), plutôt rouleur endurant pour le Cauchois qui a gagné pas moins de cinq fois cette saison. Mais tous deux sont appelés à jouer les premiers rôles dans les classiques, voire les courses par étapes.
Déjà repéré les saisons précédentes, Alexis Vuillermoz est apparu en pleine lumière dans le Tour en gagnant l'étape de Mûr-de-Bretagne. Le Jurassien, qui a gagné ensuite la course préolympique de Rio, figure d'ores et déjà parmi les meilleurs grimpeurs-puncheurs mondiaux.
Les flops:
Avec deux succès d'étape au Tour de Belgique en tout et pour tout, Arnaud Démare est loin de ses résultats passés. "J'avais de gros objectifs, j'ai fait chou blanc", reconnaît le champion du monde espoirs 2011 qui affirme, en accord avec son entraîneur Julien Pinot, avoir progressé physiquement. Mais il a eu du mal à endosser les pleines responsabilités de leader.
Thomas Voeckler , qui laissait l'essentiel des responsabilités dans son équipe à Pierre Rolland (conforme à son niveau antérieur dans le Tour, 10e) et à Bryan Coquard , lequel a alterné satisfactions et déceptions, a attendu en vain son premier bouquet de la saison. A 36 ans, le même âge que Sylvain Chavanel qu'il retrouvera l'an prochain dans son équipe, le temps travaille contre l'ex-maillot jaune du Tour. Mais, comme son alter ego, le plus populaire des coureurs français garde une belle fraîcheur: "En termes d'envie et de motivation, nous ne sommes certainement pas les derniers. Et ça, ça tire un groupe vers le haut !"