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© AFP/PATRICK KOVARIK
Le légendaire Albert Bouvet
félicite Jacky Durand
pour sa victoire dans Paris-Tours, le 4 octobre 1998
Albert Bouvet , qui excella sur piste et sur route dans les années 1950/1960 avant de devenir directeur sportif du TOUR DE FRANCE, est décédé samedi à l'âge de 87 ans, a-t-on appris auprès de sa famille.
Longtemps dernier vainqueur français de Paris-Tours, de 1956 à... 1998, l'homme de Fougères fut le rival de Jacques Anquetil et Roger Rivière en poursuite et dans les contre-la-montre.
Albert Bouvet avait couru le Tour par six fois entre 1954 et 1962 avant de devenir journaliste et d'entrer dans l'organisation.
"Je n'étais pas un homme du Tour, disait-il. Par le fait que je récupérais mal dans les courses par étapes de longue durée. Je dormais mal et, au-delà de huit jours, je payais l'addition".
Entre autres surnoms ("l'homme à la rotule cassée", "le bouledogue de Fougères"), il avait été appelé "Môme Sparadrap" et avait expliqué à l'AFP l'origine de cette appellation: "L'année de mon premier Tour (1954), c'était une grande joie d'être sélectionné dans l'équipe de l'Ouest, à côté de Robic, Malléjac. Jusqu'à l'étape de Brest où je suis percuté par une moto de presse. Le reste du Tour, on m'a appelé "Môme Sparadrap", cela veut tout dire. Mais, pour que je ne termine pas mon premier Tour, il aurait fallu me tuer."
Né le 28 février 1930, Albert Bouvet avait eu une étonnante trajectoire. Apprenti sabotier chez le grand-père de celle qui deviendra sa femme, il avait été tailleur de granit dans le bassin de Louvigné-du-Désert (Ille-et-Vilaine) tout en faisant du vélo.
Il s'était ensuite orienté vers une carrière professionnelle et avait couru dans l'équipe de France du Tour 1957, le premier gagné par Anquetil.
Deuxième par deux fois du GP des Nations (derrière Anquetil en 1955 et 1956), il avait décroché la médaille d'argent à deux reprises, en 1957 et 1959, dans la poursuite aux CHAMPIONNATS DU MONDE SUR PISTE. Et raté probablement la médaille d'or en 1962 quand, par la faute d'un mécanicien qui s'était trompé de roue, il fut éliminé prématurément du tournoi mondial. Un peu plus tard, il ridiculisait en match le champion du monde, le Néerlandais Henk Nijdam.
Après avoir arrêté sa carrière en 1964, il fut appelé trois ans plus tard aux services sportifs du TOUR DE FRANCE. Il dénicha le nouveau parcours de PARIS-ROUBAIX, notamment la trouée d'Arenberg, et resta à la direction sportive jusqu'en 1995.