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© AFP/Lionel Bonaventure
Le Suisse Fabian Cancellara
(à gauche) avec le Belge Sep Vanmarcke sur un secteur pavé du 111e PARIS-ROUBAIX le 7 avril 2013
"Spartacus", alias Fabian Cancellara , a dû attendre le sprint pour venir à bout du Belge Sep Vanmarcke et s'adjuger une troisième fois PARIS-ROUBAIX, conclue dimanche à une allure-record.
"Je ne m'attendais pas à une bataille aussi incroyable, un combat", a reconnu après coup le Suisse de 32 ans qui a parlé d'une guerre: "Dans ces cas-là, il faut aller au-delà de ses limites."
Sur la piste de l'anneau nordiste, transformée en arène, le Bernois s'est imposé d'une longueur face à Vanmarcke, un jeune Belge de 24 ans révélation de la course. "Cela s'est joué à la roulette !", a répété le vainqueur, qui a réussi pour la deuxième fois, après 2010, le "doublé" des deux grandes classiques de pavés, le TOUR DES FLANDRES et PARIS-ROUBAIX.
Cancellara a ainsi justifié son rang de grand favori de cette 111e édition de la "reine des classiques". Mais il a dû puiser dans ses dernières ressources au bout des 254 kilomètres.
Allongé sur la pelouse du vélodrome, il a récupéré durant de longues minutes après cette victoire, de son propre aveu la plus difficile des trois obtenues à Roubaix (2006, 2010, 2013). La seule aussi, à l'issue d'un sprint.
Coup de butoir
"C'est le plus long combat que j'ai mené depuis que je fais du vélo", a raconté Cancellara qui s'est retrouvé esseulé dans le final: "Tout était contre nous, tous étaient contre notre équipe."
De fait, dans ce PARIS-ROUBAIX sec et froid, tendu comme un arc dans sa première partie, aucune échappée n'a pu se développer pleinement. C'est un peloton massif qui s'est présenté lancé à plus de 50 km/h dans la trouée d'Arenberg à une minute et demie d'un quatuor (O'Grady, Hayman, Steegmans, Koretzky). A la sortie, le numéro de force de l'espoir américain Taylor Phinney avait réduit l'écart à 40 secondes.
© AFP/Lionel Bonaventure
Fabian Cancellara
(à gauche) et Sep Vanmarcke lors du 111e PARIS-ROUBAIX le 7 avril 2013
Le premier coup de butoir de Cancellara, du côté de Bersée, a eu pour conséquences de l'isoler. Exposé aux attaques d'adversaires en nombre, notamment de l'équipe Omega Pharma (Terpstra, Chavanel, Stybar, Vandenbergh), le Suisse de RadioShack a engagé le combat.
Du côté de Louvil, à l'approche des 30 derniers kilomètres, il a bouché un premier "trou" pour revenir sur la tête de la course. Mais, déjà, deux coureurs (Vanmarcke, Vandenbergh) étaient repartis. A l'approche de Camphin, Cancellara a refait l'effort pour se présenter à l'avant au seuil des 20 derniers kilomètres.
Le public de l'Arbre
Le carrefour de l'Arbre, le dernier secteur difficile, a condamné le Belge Stijn Vandenbergh puis le Tchèque Zdenek Stybar , l'ancien champion du monde de cyclo-cross collé à la roue arrière de Cancellara jusque-là. Tous deux ont été gênés par le public très proche des pavés, quitte à toucher les coureurs enclins à utiliser les bas-côtés après plus de cinq heures de course.
© AFP/Francois Lo Presti
Fabian Cancellara
(à gauche) et Sep Vanmarcke à l'arrivée du 111e PARIS-ROUBAIX le 7 avril 2013 sur le vélodrome de Roubaix
Seul, Vanmarcke a tenu le rythme du récent vainqueur du TOUR DES FLANDRES. Il l'a même relayé de temps à autre sur la route menant à Roubaix, convaincu de ses chances dans le sprint à deux qui s'annonçait. Car, derrière, le groupe de poursuite pointé à plus d'une minute était résigné à lutter pour la troisième place.
Cancellara, entré en tête, a contraint son compagnon à passer en tête. Puis, il a attendu la dernière ligne droite pour le déborder au final d'une longueur bien que Vanmarcke l'ait obligé à remonter vers le milieu de la piste.
Il restait encore un tour au premier groupe de poursuite réglé par le champion des Pays-Bas Niki Terpstra devant le Belge Greg Van Avermaet et le Français Damien Gaudin, appelé sans doute à faire encore mieux à l'avenir.