A la façon de son compatriote Vincenzo Nibali , l'Italien Fabio Aru a livré un joli numéro d'attaquant pour gagner la troisième étape du Critérium du Dauphiné au nez et à la barbe des sprinteurs, mercredi à Tournon-sur-Rhône.

Très discret depuis le début de la saison, le vainqueur de la dernière Vuelta s'est rappelé au souvenir de tous à l'approche du TOUR DE FRANCE qu'il va découvrir le mois prochain. En sortant de son registre de pur grimpeur, habitué depuis 2014 à fréquenter les podiums des grands tours.

Le Sarde, capable d'accélérations tranchantes quand la route s'élève, s'est dégagé dans la dernière côte (Sécheras), un petit mur de 2900 mètres à 8,2 % situé à l'entrée des 20 derniers kilomètres. Avec ses compagnons (Rolland, Grmay), il a rejoint après le sommet l'Allemand Tony Martin avant de se dégager du groupe de tête, renforcé par d'autres coureurs (Landa et A. Yates notamment), à 13 kilomètres de l'arrivée.

Bon descendeur, Aru a légèrement creusé l'écart dans la plongée vers la vallée du Rhône. Mais il a surtout résisté sur le plat, dans les 4 derniers kilomètres, au retour du peloton malgré un avantage limité à une quinzaine de secondes.

Si les sprinteurs (Kristoff, Bouhanni, S. Bennett) étaient présents dans le peloton, malgré la sécheresse de l'ultime côte, ils ne disposaient pas de la totalité de leurs coéquipiers habituels, eux aussi éprouvés par le final. Sur la ligne, le Norvégien Alexander Kristoff a réglé le sprint, mais à deux secondes d'Aru tout heureux de sa première victoire de l'année.

- Coup de chaud pour Contador -

"C'est une expérience nouvelle pour moi de gagner de cette manière", a souri le jeune Italien (25 ans), passé professionnel en 2012 dans l'équipe Astana qui lui a octroyé de responsabilités supplémentaires, en parallèle avec Nibali, et l'a prolongé en tant que chef de file jusqu'en 2017.

Inspiré par l'exemple de Nibali avec lequel il entretient des relations compliquées, Aru est prêt à passer à autre chose que les étapes de montagne du Giro (2 fois sur le podium) et la Vuelta. Mais son début de saison mi-figue mi-raisin, à l'image de ses abandons d'avril (Tour du Pays Basque, AMSTEL GOLD RACE), avait jeté un voile par rapport à son compatriote, récent lauréat du Giro.

Cette étape s'est avérée sans conséquence sur le haut du classement général malgré un coup de chaud pour le porteur du maillot jaune, Alberto Contador , victime d'un incident mécanique dans la dernière descente, à plus de 4 kilomètres de l'arrivée.

L'Espagnol espérait tenir jusqu'aux panneau des 3 kilomètres (pour la neutralisation des temps en cas d'incident). Mais il s'est résigné à un rapide changement de vélo, en récupérant celui de son coéquipier tchèque Roman Kreuziger , avant de mener une rapide course-poursuite pour réintégrer le peloton.

Jeudi, la quatrième étape du Dauphiné reste dans la plaine, entre Tain-L'Hermitage (Drôme) et Belley (Ain), sur un parcours de 176 kilomètres. Pour les sprinteurs, c'est la dernière occasion de s'illustrer avant la montagne des Alpes.