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© AFP/JAIME REINA
Le cycliste espangol Alberto Contador
, le 13 janvier 2017 à Palma de Majorque
L'Espagnol Alberto Contador , qui avait un temps annoncé sa retraite, est resté dans le peloton parce qu'il estime avoir "des chances de gagner le Tour" de France en 2017 avec sa nouvelle équipe Trek-Segafredo, comme il l'a expliqué vendredi dans un entretien avec l'AFP.
Q: Quelles sont vos ambitions pour cette nouvelle saison ?
R: "J'espère que la malchance va s'arrêter et que tout dépendra de mon état physique. En terme de motivation, je veux faire un bon début de saison, avec des courses qui ont toujours fait partie de mon programme, comme Paris-Nice, le Tour de Catalogne ou celui du Pays basque. Et ensuite, me concentrer sur le TOUR DE FRANCE. Je veux arriver à 100% au départ."
Q: Que représenterait pour vous de gagner un autre TOUR DE FRANCE, dix ans après votre premier en 2007 ?
R: "Ce serait simplement gagner un autre Tour. Beaucoup de gens me parlent de cela, de gagner un Tour après autant de temps. Ce serait un rêve de gagner à nouveau la plus grande course du monde. Et je crois que j'ai des chances de gagner le Tour. C'est pour cela que je continue. Je crois que physiquement, j'ai encore des possibilités pour l'emporter. Évidemment, il y a beaucoup d'adversaires très forts, des équipes très puissantes, et les courses sont de plus en plus fermées et bloquées. Mais je crois que nous pouvons faire un bon Tour et lutter pour la victoire."
Q: En quoi êtes-vous meilleur qu'il y a dix ans ?
R: "D'un point de vue objectif, en terme de puissance. Les watts que je développe aujourd'hui sont supérieurs à ceux que je développais en 2007. Peut-être que la seule chose que je regrette, c'est qu'à l'époque, je réduisais un peu sur la nourriture et je perdais rapidement du poids, alors qu'aujourd'hui c'est plus difficile."
Q: Votre nouvelle équipe Trek-Segafredo peut-elle lutter à armes égales avec la Sky de Chris Froome ?
R: "Trek-Segafredo s'est beaucoup renforcée et je crois que nous aurons une très bonne équipe en montagne. C'est vrai que pour le moment, l'équipe référence en matière d'effectif, c'est Sky. N'importe quel équipier de Froome serait leader dans une autre équipe. Mais il y a toujours des opportunités et il faut essayer."
Q: Votre expérience avec Tinkoff s'est mal finie. Avez-vous retrouvé le sourire chez Trek ?
R: "C'est difficile de m'enlever le sourire. Quand on arrive dans une nouvelle structure, avec un nouvel enthousiasme, de nouveaux équipiers, c'est toujours motivant."
Q: Avez-vous une revanche à prendre sur votre ancien patron Oleg Tinkov, qui a déclaré que vous ne gagneriez plus aucun Grand Tour ?
R: "Ma chance, c'est que les choses qui ne vont pas dans mon sens, je les mets rapidement de côté. Tout cela est du passé, je pense uniquement au présent et à l'avenir."
Q: Pourquoi avoir continué, après avoir un temps annoncé votre retraite ?
R: "Parce que physiquement, je me sens bien. Tant que j'aurai des chances de gagner sur les Grands Tours, je peux envisager de continuer. Et quand je n'aurai plus cette possibilité, ce sera le moment de raccrocher mon vélo."
Q: Que vous manque-t-il pour parachever votre carrière ?
R: "Ce n'est pas une question de victoires. Je veux simplement profiter de chaque course. Et en fonction de leur déroulement, appliquer telle ou telle tactique. Il y a des étapes comme celle de l'Alpe d'Huez (TOUR DE FRANCE 2011), celle de Fuente Dé (Tour d'Espagne 2012) ou celle de Formigal (Tour d'Espagne 2016) où on sort du scénario. La course explose et toi, tu te retrouves au milieu. Ce ne sont pas des victoires, mais ce sont des moments, des situations que j'aime. Et les gens s'en souviennent parfois plus que certaines victoires."
Q: Comptez-vous dynamiter le TOUR DE FRANCE cet été ?
R: "Au contraire, j'aimerais que ce soit un Tour très ennuyeux pour moi. Que tout se passe bien, que je sois à l'aise. Mais ce sera compliqué. Je suis sûr que ce sera un Tour difficile, exigeant. Et on verra ce qu'on peut faire."
Propos recueillis par Jean DÉCOTTE.