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© AFP/Franck Fife
Lance Armstrong
aux côtés du président de l'UCI de l'époque, Hein Verbruggen, le 5 mars 2003 à Paris
Les principales réactions à la première partie des aveux télévisés de dopage de Lance Armstrong , jeudi soir:
Comité international olympique (CIO): "Nous prions instamment Lance Armstrong de présenter aux autorités antidopage compétentes toutes les preuves qu'il détient afin que nous puissions mettre définitivement un terme à ce sombre épisode et aller de l'avant, plus forts et plus propres. C'est assurément un jour très triste pour le sport mais on peut y voir un côté positif si ces révélations peuvent contribuer à tirer un trait sur des pratiques anciennes. Le CIO espère vivement que toutes les parties concernées tireront les leçons nécessaires de cette affaire et continueront à prendre toutes les mesures pour garantir des conditions de compétition rigoureusement égales pour tous les athlètes. Comme cette affaire le souligne, la lutte contre le dopage requiert la coopération et l'engagement d'un grand nombre de parties dont les autorités publiques."
Hein Verbruggen (ancien président de l'UCI): "Après des années de méfiance, je suis heureux (de constater) que cette théorie du complot n'était en fin de compte rien de plus qu'une théorie jamais vérifiée. Ceux qui (nous) avaient accusé ou soupçonné sont sans doute déçus (par les déclarations d'Armstrong). Jamais rien n'a été caché. L'UCI avait toujours lutté contre le dopage. C'est une bonne chose que Lance Armstrong ait finalement admis le dopage. Ce n'est pas une surprise qu'il l'ait fait."
Andy Schleck (LUX): "Tout cela vient un peu tard. Lance était quelqu'un de bien, mais je suis déçu bien sûr, maintenant que je sais comment il a gagné ses victoires dans le TOUR DE FRANCE."
Eddy Merckx (ancien champion/BEL): "Il a avoué, c'est difficile à entendre. J'étais assez proche de lui. Il m'a souvent regardé dans le blanc des yeux et quand on discutait de dopage, c'était évidemment un grand +non+. Depuis le rapport de l'USADA (l'agence américaine antidopage, ndlr), j'imaginais bien que les choses allaient mal tourner pour lui, ma déception était déjà énorme à l'époque mais elle l'est bien davantage maintenant. C'est un scandale pour les autres coureurs, les autres vainqueurs que d'affirmer cela. C'est tellement facile et hypocrite. La période Armstrong a été difficile pour le cyclisme, cela est arrivé après l'affaire Festina, on a découvert l'EPO, etc. Mais ce n'est pas une raison pour dire qu'on ne peut pas gagner le Tour sans dopage. Quand les coureurs d'aujourd'hui entendent cela, ils doivent être contents !", a poursuivi le Cannibale (son surnom). Je le répète, je suis extrêmement déçu, je n'avais rien vu venir. Je ne sais pas comment il a pu en arriver là, mentir à tout le monde et tout le temps. J'espère simplement que les coureurs contemporains ne seront pas trop atteints par cette nouvelle car eux doivent exercer leur métier dans un climat de suspicion permanent. Ce n'est pas simple, c'est à eux que je pense en premier lieu."
Christian Prudhomme (directeur du TOUR DE FRANCE): "Il faut qu'on en sache plus sur le système de dopage. Après des années de dénégations, il a d'une certaine manière enfin dit oui. Mais on ne sait rien du système dénoncé par le rapport de l'agence antidopage américaine (Usada) qui parlait d'un système accablant. Il faut qu'on en sache plus là-dessus, qu'on aille au bout des choses de telle manière que cela ne puisse plus se reproduire. On a eu droit à un exercice de communication millimétré avec des réponses à l'évidence étudiées. On ne peut pas se doper comme il l'a fait pendant des années sans complicité. Nous (Les organisateurs du TOUR DE FRANCE, NDLR) disons depuis longtemps que le coureur ne doit pas être le seul à payer. S'il dit +Oui, je me suis dopé+, il devrait de lui-même rendre l'argent, ça me semblerait assez naturel. Cet argent ne reviendra pas à l'organisateur, mais (sera) dévolu à des activités antidopage ou la formation des jeunes. Il y a eu préjudice sans aucun doute, mais il faut se tourner vers l'avenir. Armstrong, c'est clairement du passé, il est rayé des palmarès. Il faut se tourner vers l'avenir, mais il est nécessaire qu'on en sache plus, qu'il en dise plus. C'est le visage qu'on a toujours vu, on aurait pu imaginer voir un visage différent. Le fait que les aveux soient découpés, qu'il y ait eu un battage phénoménal qui marche d'ailleurs remarquablement, c'est quelque chose qui est vraiment étudié, à l'évidence avec ses avocats."
Filippo Simeoni (ancien coureur qui avait mis en cause Armstrong/ITA): "Il m'a fait vivre une expérience humiliante et m'a fait tellement de mal, sportivement, moralement et financièrement, je ne suis pas sûr que je pourrais jamais lui pardonner. Je pense que ses aveux ne servent que lui, il doit livrer une confession plus exhaustive et dire des choses qui doivent aider le cyclisme à aller de l'avant. Il y a encore tellement de gens présents dans ce sport qui n'y ont rien à faire. Pour être honnête, les aveux d'Armstrong me laissent complètement indifférent et ne suffisent pas à faire oublier tout ce dont j'ai souffert à cause de lui".