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© AFP/Mehdi Fedouach
Le directeur du TOUR DE FRANCE, Christian Prudhomme, lors d'une conférence de presse, le 22 octobre 2012 à Issy-les-Moulineaux.
Pour les organisateurs du TOUR DE FRANCE, l'Union cycliste internationale (UCI) doit tirer "toutes les leçons" de l'affaire Armstrong, déchu lundi pour dopage de son record des sept victoires entre 1999 et 2005.
Dans la foulée de la décision de l'UCI, le directeur du Tour Christian Prudhomme a qualifié la sanction frappant l'Américain de "tout à fait logique".
"On est dans le système mafieux au-delà du dopage et même du monde du sport, d'une certaine manière", a estimé le directeur du Tour au vu du rapport de l'Agence antidopage américaine (Usada) qu'il a jugé une nouvelle fois "accablant".
"En 1998, certains ont eu beau jeu de dénoncer Festina et de dire que c'étaient les seuls à tricher. Ce n'était à l'évidence pas le cas. On s'inscrit dans quelque chose qui dépasse le cyclisme, qui doit concerner toutes les disciplines. Il n'y a pas un mur qui séparerait le sport cycliste des autres disciplines", a relevé le directeur du Tour.
"C'est une crise mondiale, l'aura d'Armstrong touche tout le monde, pas seulement la France mais absolument partout dans le monde", a souligné Christian Prudhomme, sans paraître pour autant inquiet sur le devenir de la plus grande course du monde dont l'édition 2013 doit être présentée mercredi à Paris: "Le TOUR DE FRANCE va se remettre, je ne suis pas inquiet pour son public ou son audience."
En revanche, le directeur du Tour a insisté sur les enseignements à tirer de l'affaire, pas seulement par rapport au palmarès pour lequel il a réitéré la position annoncée le 12 octobre: "Dans le rapport de l'Usada, il y a une double mise en cause, d'un système et d'une époque. Cette époque doit être marquée par l'absence de vainqueurs."
"Nous souhaitons qu'il n'y ait pas de lauréat sur ces éditions. La décision formelle doit être prise par l'UCI (vendredi) mais pour nous, très clairement, il doit y avoir un palmarès en blanc", a estimé Christian Prudhomme.
Pour celui qui est en charge du Tour depuis 2006, "il faut bien se dire que ce n'est pas le coureur seul (qui est impliqué), il faut regarder l'entourage et punir aussi l'entourage. Il faut que les condamnations aillent au-delà des condamnations pour le champion".
S'il n'a pas évoqué une réparation financière spécifique pour l'atteinte causée au TOUR DE FRANCE, souillé par des années de tricheries, Christian Prudhomme a rappelé que le règlement UCI est clair: "Quand un coureur perd la place qui lui a donné un prix, il doit rembourser."
"C'est sur ces années difficiles que s'est bâtie la lutte antidopage (actuelle)", a estimé le directeur du Tour en évoquant le passeport biologique, les contrôles ciblés, la localisation.
Déjà, Armstrong appartient au passé. C'est "l'histoire d'un vrai talent qui s'est fourvoyé", selon la formule de Christian Prudhomme, "champion du monde à 21 ans, qui dominait tout le monde dans le triathlon et qui a joué avec le feu".