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© AFP/Joel Saget
Le coureur cycliste américain Lance Armstrong
lors du 90eTOUR DE FRANCE, le 20 juillet 2003
Sept ans après le septième défilé en jaune de Lance Armstrong sur les Champs-Elysées, le cyclisme a déboulonné lundi de son piédestal l'ex-roi du TOUR DE FRANCE, qui en a pris acte sans prononcer un mot.
L'Union cycliste internationale (UCI), désireuse de tourner la page des années sombres, a ratifié les sanctions de l'Agence antidopage américaine (Usada), qui avait effacé tous les résultats du Texan depuis le 1er août 1998, dont ses sept victoires sur la Grande Boucle entre 1999 et 2005.
" Lance Armstrong n'a pas de place dans le cyclisme, a martelé le président de l'UCI, Pat McQuaid, lors d'une conférence de presse à Genève. Nous sommes allés trop loin dans la lutte antidopage pour revenir en arrière."
L'Américain a semblé prendre acte de sa chute sportive en supprimant lundi la mention "septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE" de son profil sur Twitter.
© AFP/Fabrice Coffrini
Le président de l'Union cycliste internationale (UCI), l'Irlandais Pat McQuaid, en conférence de presse le 22 octobre 2012, à Genève.
Ce fut la seule réaction d'Armstrong dans les heures qui ont suivi l'annonce qui a réduit en cendres sa carrière. Le Texan, présent à Austin (Texas) ce week-end, a été invisible et ses représentants sont restés coi.
La nouvelle n'a pas fait grand bruit aux Etats-Unis, où l'on se passionnait plutôt pour le troisième et dernier débat présidentiel entre Barack Obama et Mitt Romney, pour un match de base-ball décisif entre Saint-Louis et San Francisco qui a propulsé les Californiens aux World Series et, comme tous les lundis, pour le traditionnel match du "Monday Night Football".
Armstrong a la possibilité de faire appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) mais cela semble peu probable car après avoir tenté d'enrayer l'enquête de l'Usada devant la justice cet été, clamant son droit à un procès équitable, il avait jeté l'éponge au niveau procédural le 23 août.
Mythe en miettes
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Lance Armstrong
le 21 octobre 2012 à Austin (Etats-Unis), avant une course caritative pour sa fondation de lutte contre le cancer, Livestrong.
Le dossier est donc quasiment classé, pour le volet sportif tout au moins, et l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui a elle aussi une possibilité d'appel devant le TAS, s'est félicitée du fait que "le plus grand scandale de dopage de l'histoire du sport est proche de trouver une issue convenable".
Pour la justice sportive, Armstrong, à l'aide d'un réseau de dopage "extrêmement sophistiqué" facilité par le "docteur" italien Michele Ferrari et du directeur sportif belge Johan Bruyneel , a écrit sa légende de survivant du cancer devenu champion à coups d'EPO, transfusions sanguines et testostérone, n'hésitant pas à intimider ses équipiers pour servir ses ambitions.
Le héros américain n'est plus qu'un mythe en miettes, dont le palmarès se résume désormais en gros à un titre de champion du monde en 1993, deux victoires dans des classiques et une 36e place au TOUR DE FRANCE en 1995...
Roi déchu, Lance Armstrong risque désormais de se retrouver un roi nu. Déjà six de ses sponsors, dont l'équipementier Nike, l'ont abandonné et il a dû lâcher la présidence de sa fondation Livestrong contre le cancer.
"Quand ils se plantaient des aiguilles"
© AFP/
Le système de dopage de Lance Armstrong
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Des poursuites pénales pour parjure pourraient le conduire devant les tribunaux pour avoir nié s'être dopé lors d'une déposition sous serment en 2005. Aux Etats-Unis, il s'agait d'une infraction lourdement sanctionnée.
Armstrong pourrait aussi se retrouver devant des tribunaux civils face notamment à SCA Promotions, qui avait été contrainte de lui verser 7,5 millions de dollars en 2006 à la suite d'un litige contractuel sur une prime de résultat. La société d'assurances a dit envisager "toutes les voies légales" pour obtenir un remboursement des sommes versées à Armstrong.
Le cyclisme, qui ces dernières années s'est évertué à prendre les grands moyens pour faire le nettoyage dans le peloton, investissant des millions dans les contrôles antidopage et la mise en place d'un passeport biologique pour mieux scruter les coureurs via leurs globules, voit ses efforts ternis pas la passivité dont elle a fait preuve vis-à-vis du héros au regard d'acier.
"C'est la plus grave crise à laquelle le cyclisme a dû faire face", a reconnu Pat McQuaid, qui n'a toutefois nullement l'intention de quitter son fauteuil, pas plus que de demander à son controversé prédécesseur, Hein Verbruggen, ami d'Armstrong et toujours président d'honneur, de le faire.
"M. Verbruggen n'a pas tenu la main la main des coureurs de l'US Postal quand ils se plantaient des aiguilles", a dit M. McQuaid.
Le nom d'Armstrong désormais effacé, qui a donc gagné le TOUR DE FRANCE de 1999 à 2005 ? L'UCI répondra à la question vendredi.
Après les déclassements pour dopage de Floyd Landis en 2006 et d' Alberto Contador en 2010, Oscar Pereiro et Andy Schleck avait respectivement récupéré la victoire mais les dirigents du TOUR DE FRANCE ont répété lundi qu'ils étaient cette fois en faveur d'un palmarès vierge. Comme Schleck, qui a appelé le cyclisme à "tirer une ligne (un trait, ndlr)" et "recommencer à zéro".