Happy Birthday : |
© AFP/George Burns
Photo fournie le 15 janvier 2013 par la chaîne d'Oprah Winfrey OWN montrant la présentatrice s'entretenant avec Lance Armstrong
à Austin, le 14 janvier 2013
Aveux, acte de contrition et opération de communication: Lance Armstrong va lever le voile sur son passé de dopé jeudi et vendredi, via une longue confession télévisée avec Oprah Winfrey, avec des sueurs froides en perspective dans le monde du cyclisme.
Après une quinzaine d'années de dénégations, l'ancien "boss" du peloton a enfin répondu aux questions que "les gens se posent à travers le monde", a affirmé l'ancienne reine du talk-show, après son entretien de deux heures et demie avec le Texan.
Enregistré lundi, à Austin, ce dialogue sera diffusé, en deux parties, jeudi et vendredi, sur OWN, la chaîne de télévision d'Oprah Winfrey, et sur son site internet (www.oprah.com). Mais déjà la teneur de ces révélations a commencé à fuiter, selon un plan +com+ qui ne doit sans doute rien au hasard.
L'Américain, rayé de la carte du cyclisme à l'automne, a-t-il vraiment lâché le morceau ? L'ancien cycliste a reconnu avoir eu recours au dopage, selon une source anonyme proche du dossier, sans plus de précisions.
Certes, personne ne s'attend à des aveux détaillés sur ce qui a été qualifié par l'Agence antidopage américaine (Usada) de "programme de dopage le plus sophistiqué, professionnalisé et fructueux de l'histoire du sport". Mais Armstrong aurait bien, pour la première fois, concédé s'être dopé.
© AFP/Joel Saget
Lance Armstrong
et le président de l'UCI Hein Verbruggen sur le podium de la 16e étape du 89e TOUR DE FRANCE, le 24 juillet 2002 à La Plagne
Une pratique qui aurait commencé bien avant ses sept arrivées en jaune sur les Champs-Elysées, lors des Tours de France 1999 à 2005.
Oprah Winfrey est restée floue sur les révélations de l'ex-patron de l'US Postal, 41 ans. "Je ne m'attendais pas à ce qu'il se confesse tel qu'il l'a fait", a-t-elle cependant lâché mardi, tout en évacuant les critiques selon lesquelles elle n'était pas la plus qualifiée pour poser les questions qui fâchent.
"J'étais prête comme si je passais un examen à la fac, (...) j'avais 112 questions prêtes et les plus importantes ont été posées", a rétorqué la célébrissime animatrice noire de 58 ans au sujet d'un face-à-face qu'elle a estimé être la "plus grande interview" de sa carrière.
Il ne faut sans doute pas espérer que le Texan détaille les programmes de préparation concoctés par l'Italien Michele Ferrari, décrive le contenu de son frigidaire avant les grandes compétitions, ou explique comment il a passé des centaines de contrôles antidopage sans se faire prendre.
Ce discours, il le réserve peut-être à l'Usada et à l'Agence mondiale antidopage (AMA), qui a le pouvoir de réduire la suspension à vie infligée à l'Américain, en échange de sa collaboration.
Selon le New York Times, le Texan serait prêt à faire tomber avec lui l'ancien président de l'Union cycliste internationale (UCI), Hein Verbruggen, et son dirigeant actuel Pat McQuaid, ainsi que des dirigeants de l'équipe US Postal à l'époque de sa domination. Mais pas des coureurs, même s'il a sans doute rappelé à Oprah Winfrey qu'il n'était pas le seul à se doper dans le peloton.
De fait, l'Usada avait assuré, dans le dossier à charge qui avait mis Armstrong à genoux, en octobre, que "20 des 21" coureurs sur le podium des Tours de France gagnés par le Texan étaient liés d'une façon ou d'une autre au dopage.
Accusé désormais en position d'accusateur, Armstrong a sans aucun doute pris ses précautions avant de parler. Et notamment au sujet de ces poursuites pour parjure qui pourraient lui valoir jusqu'à 30 ans de prison et 1,5 million de dollars d'amende.
Il ne court "aucun risque de poursuites pénales" de la part du gouvernement américain, a ainsi assuré une source proche du dossier à l'AFP. Une affirmation corroborée par un expert selon qui il est "plus que probable" que Lance Armstrong a conclu un accord à l'amiable avec le gouvernement, que ce soit pour des poursuites pénales ou civiles.
Reste le risque pour le coureur de devoir rembourser les quelque 10 millions d'euros qui lui sont réclamés, et notamment les 2,9 millions d'euros de primes glanées sur le TOUR DE FRANCE. Mais là aussi, le Texan semble à l'abri, avec une fortune estimée à 96 millions d'euros.