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© AFP/Joel Saget
Le couireur cycliste américain Lance Armstrong
le 20 juillet 2003 à l'arrivée de la 14e étape du TOUR DE FRANCE entre Saint-Girons and Loudenvielle-le-Louron
Le septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE, Lance Armstrong , a assuré sur son compte twitter qu'il n'était "pas affecté" par la publication mercredi du rapport de l'Agence américaine antidopage (Usada) détaillant les accusations de dopage pesant contre lui.
De son côté, Me Thibault de Montbrial, avocat de l'ancien directeur sportif de Festina Bruno Roussel, estime qu'à partir de 1999, Lance Armstrong a été "scénarisé pour être la figure de proue d'un cyclisme propre" alors que son équipe avait recours au dopage systématique "comme les autres".
"Qu'est-ce que je fais ce soir? Je passe du temps avec ma famille, pas affecté, et je pense à ça", écrit le coureur texan, détenteur du record de victoires dans la Grande Boucle après avoir vaincu un cancer des testicules, en proposant un lien avec le site de sa fondation de lutte contre le cancer, Livestrong.
L'Usada a transmis plus de 1.000 pages de documents contenant, selon elle, des "preuves accablantes" de "l'utilisation, la possession et la distribution par Lance Armstrong de produits améliorant la performance" à l'Union cycliste internationale (UCI).
Fin août, l'agence américaine avait radié à vie Armstrong du sport de compétition et invalidé tous ses résultats depuis le 1er août 1998, dont ses sept succès dans le TOUR DE FRANCE de 1999 à 2005, mais sa compétence se limitant au territoire américain, il revient juridiquement à l'UCI de priver le Texan de ses victoires dans la Grande Boucle.
L'UCI a indiqué jeudi qu'elle s'efforcerait "de fournir une réponse dans les meilleurs délais", concernant cette affaire.
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© AFP/Joel Saget
Lance Armstrong
et le patron de l'UCI Hein Verbruggen lors de l'arrivée de la 16e étape du TOUR DE FRANCE à La Plagne le 24 juillet 2002
Me Thibault de Montbrial, avocat de l'ancien directeur sportif de Festina Bruno Roussel, estime qu'à partir de 1999, Lance Armstrong a été "scénarisé pour être la figure de proue d'un cyclisme propre" alors que son équipe avait recours au dopage systématique "comme les autres".
Q: Que pensez-vous du dossier rendu public par l'Agence américaine antidopage à propos de Lance Armstrong ?
R: "Pour moi c'est une confirmation. Ce qui a généré du dopage organisé médicalement c'est l'apparition de l'EPO au milieu des années 90. A partir de là, toutes les grandes équipes du circuit et au premier rang desquelles les Espagnols ont mis en place des systèmes. Ce que nous confirme l'USADA aujourd'hui c'est que ce système de dopage organisé était évidemment présent au sein de l'US Postal qui a fait comme les autres."
Q: Comment expliquez-vous le silence qui a accompagné ces années qui ont suivi l'éclatement de l'affaire Festina?
R: "Au moment de l'affaire Festina, lors de la révélation de l'été 98, l'ensemble des acteurs du monde cycliste - les directeurs sportifs, la direction du Tour, la Fédération française de cyclisme et l'UCI - ont tenté un coup de force médiatique consistant à faire croire que le système de dopage organisé chez Festina était unique. En 2000, lors du procès, nous avons réussi à convaincre le tribunal que ce n'était pas le cas à tel point que les différentes instances du monde cycliste ont été déboutées de leurs demandes de réparation. Armstrong revient en 99, à mi-chemin entre les faits et le procès. Juste avant le Tour 99, il y a un tournant dans l'enquête et donc dans la presse où on s'est mis à évoquer de plus en plus le dopage systématique dans les autres équipes. Mais le Tour 99 a été baptisé le Tour du renouveau et Armstrong a été utilisé pour illustrer le renouveau du cyclisme. On s'est mis à évoquer le prétendu renouveau du cyclisme."
Q: Comment cela a-t-il pu fonctionner ?
R: "Armstrong a été scénarisé pour être la figure de proue de ce prétendu renouveau, notamment par l'UCI et M. Hein Verbruggen (ancien président de la Fédération internationale). Mon analyse est que l'UCI de Hein Verbruggen, au milieu des années 90, a parfaitement compris qu'il se passait quelque chose puisque les vitesses moyennes de course, et en particulier dans les cols, ont explosé. Ce n'était pas possible de ne pas se poser de questions. L'UCI, avec d'autres institutions, a tout fait pour qu'on ne s'en pose pas. Ca a été dit et écrit par le tribunal lors du procès Festina d'ailleurs. En 1999, il y a ce renouveau du cyclisme. Armstrong a une belle gueule, sa nationalité américaine permet d'ouvrir sur le nouveau monde. Guéri du cancer, c'est un personnage héroïque, limite de roman, qui devient dès lors la figure de proue d'un cyclisme qui serait redevenu propre. Pendant toutes ces années, il y a une alliance objective qui va se faire entre deux monstres politiques et de communication qui sont Hein Verbruggen et Lance Armstrong , deux types hors du commun. Tous les deux vont sceller une alliance objective pour essayer de promouvoir l'idée d'un cyclisme revenu de l'égarement de quelques-uns et qui serait cette fois-ci enfin complètement propre. En réalité, l'UCI a systématiquement joué l'inertie, toujours freiné sur l'adoption du passeport biologique par exemple ou sur l'analyse a posteriori d'échantillons conservés. De son côté Armstrong a fait régner l'ordre dans le peloton et dissuadé les gens de parler avec un système de pression aujourd'hui enfin officiellement dénoncé par l'USADA. C'était une alliance objective, une sorte de convergence objective d'intérêts à laquelle s'ajoutait une grande proximité humaine entre ces deux hommes."