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Le Belge Philippe Gilbert est revenu en force au premier plan, dimanche, dans l'AMSTEL GOLD RACE, la classique néerlandaise qu'il a enlevée pour la troisième fois de sa carrière.
Dans son jardin du Cauberg, la côte qui surplombe la bourgade de Valkenburg, Gilbert s'est montré une nouvelle fois surpuissant, irrésistible. Comme en 2010 et 2011, lors de ses deux premiers succès, et aussi en 2012, quand il avait distancé tous ses rivaux dans la montée (1200 m) pour conquérir le titre mondial.
Le Wallon s'est arraché sur la partie la plus pentue, à l'intérieur du virage alors que ses adversaires se trouvaient de l'autre côté de la chaussée. Plus haut, il a creusé l'écart sur ses poursuivants, l'Australien Simon Gerrans , l'Espagnol Alejandro Valverde et le Polonais Michal Kwiatkowski , qui ont dû souffler avant d'engager la poursuite.
Avantagé par le vent favorable, Gilbert a rallié l'arrivée, 1800 mètres après le sommet, sans être jamais menacé. Derrière lui, son ancien coéquipier, le Belge Jelle Vanendert, s'est assuré la deuxième place à 5 secondes, avant que Gerrans (déjà 3e en 2011 et 2013) règle un premier groupe devant Valverde, encore une fois cantonné aux accessits.
"Ma victoire à la Flèche Brabançonne (mercredi dernier) m'a donné beaucoup de confiance, même si c'était dans une semi-classique mais une belle semi-classique. Elle m'a permis surtout d'arriver dans une situation idéale", a savouré Gilbert, après en avoir fini avec les 251 kilomètres.
- "Avec moins de poids" -
Le Belge de 31 ans, auteur d'un triplé mémorable dans les "Ardennaises" en 2011 (victoires à la suite dans l'AMSTEL GOLD RACE, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège), n'avait plus recouvré pareil niveau ensuite après être passé dans l'équipe BMC, hormis l'éclaircie du Championnat du monde 2012. Il avait surtout peiné l'an passé, sans autre succès qu'une étape du Tour d'Espagne.
"Après une saison décevante l'an dernier, je me suis refermé sur moi-même, a expliqué le Wallon. J'ai refusé toutes les demandes, je me suis entraîné sérieusement, je me suis soigné et j'ai entamé la saison avec moins de poids. Le poids, c'est le pire ennemi du coureur cycliste".
Son démarrage ravageur a mis un point final à une édition longtemps animée par une échappée de dix coureurs, poursuivie par le Français Christophe Riblon en tête sur plus de... 240 kilomètres. Un autre Français, Thomas Voeckler , a animé une contre-attaque qui n'a pu se développer, faute de collaboration.
Le regroupement général, intervenu à 7 kilomètres de l'arrivée, a permis à une soixantaine de coureurs de se présenter au pied du Cauberg. C'est alors que le champion olympique 2008, l'Espagnol Samuel Sanchez (recruté in-extremis par BMC), est entré en scène, pour contraindre les rivaux de Gilbert à réagir et ouvrir le champ au démarrage du futur vainqueur.
Avant les deux classiques à venir, la Flèche Wallonne (mercredi) et Liège-Bastogne-Liège (dimanche), Gilbert a d'ores et déjà marqué son territoire. Le favori, c'est lui !