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© AFP/Pascal Pavani
Lance Armstrong
avant une étape lors de son dernier TOUR DE FRANCE, le 9 juillet 2010 à Montargis
La publication mercredi du rapport de l'Agence antidopage américaine Usada accusant Lance Armstrong d'avoir participé au "programme de dopage le plus sophistiqué jamais vu" pourrait potentiellement aboutir à la chute sportive, judiciaire et financière du septuple vainqueur du TOUR DE FRANCE.
LES IMPLICATIONS SPORTIVES
Le 24 août, l'Usada avait radié à vie Armstrong à vie et avait annulé l'ensemble de ses victoires depuis août 1998, dont ses sept victoires sur le TOUR DE FRANCE de 1999 à 2005. L'Usada n'ayant compétence que sur le sol américain, les sanctions officielles devront être confirmées par l'Union cycliste internationale qui, dans le cas contraire, peut saisir le Tribunal arbitral du sport (TAS).
L'UCI a annoncé jeudi qu'elle fournirait "une réponse dans les meilleurs délais", au plus tard 21 jours.
LES IMPLICATIONS POUR LE TOUR DE FRANCE
La décision de l'Usada d'annuler les résultats d'Armstrong depuis 1998 laisse le palmarès du TOUR DE FRANCE en lambeaux. Problème: le déclassement officiel du Texan profiterait pour l'essentiel à des coureurs eux-mêmes sanctionnés ensuite pour dopage, comme l'Allemand Jan Ullrich ou l'Italien Ivan Basso . Pour s'en tenir à 2005, il faudrait descendre jusqu'à l'Australien Cadel Evans , 8e au classement final, pour trouver trace d'un coureur dont la réputation n'a jamais été entachée.
La Fédération française de cyclisme (FFC) avait souhaité fin août "de laisser vierge le palmarès du TOUR DE FRANCE pendant 7 ans", afin d'éviter "toute polémique" future.
DES POURSUITES POUR PARJURE EN FILIGRANE
Début février 2012, la justice fédérale américaine avait abandonné une enquête ouverte à Los Angeles en 2010 cherchant à savoir si Armstrong et d'autres cyclistes américains s'étaient dopés. Cette enquête était dirigée par l'agent Jeff Novitzky, qui avait mené à bien l'affaire Balco, un laboratoire de la région de San Francisco à l'origine d'un vaste scandale de dopage dans les années 2000.
Le rapport de l'Usada rendu mercredi et concluant à un dopage systématique de la part du coureur texan pourrait cependant entraîner la réouverture de cette enquête.
© AFP/
Bio-portrait du cycliste américain Lance Armstrong
L'Usada, pointant notamment des liens avec le sulfureux docteur Ferrari réfutés par Armstrong, évoque ainsi "des fausses déclarations sous serment... relevant du parjure".
S'il était accusé de parjure, Lance Armstrong , qui avait juré sous serment, devant un grand jury fédéral, ne s'être jamais dopé, encourrait jusqu'à 30 ans de prison et 1,5 million de dollars d'amende.
LE COUREUR TEXAN DEVRA-T-IL RENDRE SES PRIMES DE VICTOIRES ?
Pour l'instant les parties concernées n'ont rien dit sur le sujet. Mais la FFC avait elle demandé fin août le remboursement par Armstrong de ses prix obtenus lors des Tours de France et autres compétitions, "pour un montant évalué à près de 2,950 millions d'euros".
Plus conséquent, Armstrong pourrait devoir rembourser un jour les 7,5 millions de dollars gagnés en 2006 après un long bras de fer judiciaire avec l'assureur SCA Promotions, auprès duquel il avait misé sur ses victoires dans le Tour.
Devant les soupçons de dopage visant le coureur, la société texane avait tenté d'obtenir le remboursement de ces primes, de 5 millions de dollars au total. Mais la transaction s'était conclue à l'avantage d'Armstrong, qui avait encaissé la totalité de ces bonus et 2,5 millions de dollars supplémentaires en intérêts et frais de justice.
Le 14 juin dernier, Bob Hamman, PdG de SCA Promotions, avait cependant annoncé qu'il allait suivre de près l'action engagée par l'Usada: "S'il y a matière à agir en justice, nous allons évidemment le faire".
ARMSTRONG ET SA FONDATION CONTRE LE CANCER
Lance Armstrong , qui avait officiellement renoncé le 24 août à se défendre face aux accusations de l'Usada, avait affirmé vouloir se consacrer à sa fondation Livestrong pour laquelle ce survivant d'un cancer des testicules a drainé près de 500 millions de dollars de dons. Mais l'accumulation de preuves pourrait faire tourner le vent.
De même les sponsors de Lance Armstrong et de sa fondation, à l'image de Nike, du brasseur Anheuser-Busch ou du fabricant de lunettes de soleil Oakley avaient maintenu leur soutien à Armstrong, fin août, malgré les accusations de l'Usada. Reste à voir s'ils resteront toujours sur cette position.