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© AFP/Franck Fife
L'ancien coureur cycliste français Laurent Jalabert
, désormais consultant, lors d'une étape du TOUR DE FRANCE 2007.
L'annonce par l'Agence américaine antidopage (Usada) de l'annulation des sept victoires de Lance Armstrong dans le TOUR DE FRANCE est un nouveau coup dur pour l'image de ce sport, déplorent de nombreux cyclistes, qui regrettent pour certains le côté très tardif de cette décision.
Tout en réaffirmant son innocence, Armstrong a renoncé jeudi soir à poursuivre son bras-de-fer juridique avec l'Usada qui l'accuse de s'être dopé lors de la période de ses victoires sur le Tour (1999-2005). Dans la foulée, l'agence a annoncé sa radiation à vie du cyclisme et l'annulation de ses résultats depuis 1998.
"C'est une très mauvaise nouvelle pour le cyclisme, c'est encore une fois un problème de ces fameuses années fin 90-début 2000", a déploré Bernard Thévenet, vainqueur du Tour en 1975 et 1977, au micro de la radio RTL, en référence aux affaires de dopage qui ont émaillé ces années dans la foulée du scandale Festina en 1998.
"C'est un sport qui en prend plein la figure depuis longtemps et forcément c'est de la tristesse, c'est de la colère aussi, parce qu'on aurait aimé que ça n'arrive pas", a déclaré Laurent Jalabert , aujourd'hui entraîneur de l'équipe de France après avoir couru contre Armstrong dans les années 90.
Même constat pour Pedro Delgado , vainqueur du Tour 1988, qui estime que c'est une "mauvaise nouvelle pour le cyclisme" et que "les victimes sont toujours les cyclistes".
Concernant la culpabilité de Lance Armstrong , les réactions sont en revanche plus partagées. Parmi les soutiens de l'Américain,le quintuple vainqueur du Tour, Eddy Merckx , pour qui Armstrong est désabusé.
"Lance a été très correct pendant sa carrière. Que peut-il faire de plus? Tous les contrôles qu'il a passés, plus de 500 depuis l'an 2000, se sont révélés négatifs" a déclaré l'ancien champion belge.
Son ancien manager, Johan Bruyneel a également volé au secours de son ami. "Lance n'a jamais abandonné un combat juste dans sa vie, donc sa décision montre à quel point ce procès a été injuste", écrit sur son blog le manager belge, lui aussi visé par une procédure de l'Usada.
"S'il a triché, c'est tout à fait normal qu'il soit sanctionné", a estimé au contraire Thévenet.
Du côté des coureurs français qui ont côtoyé Armstrong, le ton était plutôt à l'indifférence. "Ça ne me fait ni chaud ni froid. Si j'avais terminé deuxième du TOUR DE FRANCE, ça me ferait peut-être quelque chose, mais là non. Et puis, je préfère regarder l'avenir que le passé" a ainsi déclaré Thomas Voeckler , meilleur grimpeur du dernier TOUR DE FRANCE.
Pour Fernando Escartin , 3e du Tour 1999, cette décision intervient trop tard. "Je resterai troisième. Je ne vais pas aller chercher un trophée maintenant. Il faut lutter contre le dopage sur le moment, pas après cinq ans", a déclaré Escartin, en marge du Tour d'Espagne à Huesca.
Son compatriote Oscar Pereiro , vainqueur du TOUR DE FRANCE 2006 après la disqualification de Floyd Landis , critique lui aussi les méthodes de l'Usada.
"Tout ce qui arrive me semble pathétique. Cela met en doute, aux yeux de tous, le système antidopage, malgré le budget élevé dont il dispose. Ils mériteraient tous de rentrer chez eux", a déclaré Pereiro en marge du Tour d'Espagne, à Huesca.
"Je suis convaincu que les coureurs qui ont témoigné contre Armstrong l'ont fait à la condition de ne pas être sanctionnés et qu'on ne leur retirerait pas l'argent gagné. Ca c'est normal?", a continué l'ancien coureur, retraité depuis 2010.