Happy Birthday : |
© AFP/Doug Pensinger
Floyd Landis
le 22 mai 2010 avant la 7e étape du Tour de Californie à Lops Angeles
La dégringolade de Lance Armstrong , en passe d'être mis au ban du cyclisme, a été précipitée par les aveux de plusieurs de ses ex-coéquipiers dont deux, Floyd Landis et Tyler Hamilton , sont passés du statut de tricheurs et menteurs à celui d'accusateurs.
Landis (37 ans) et Hamilton (41 ans), qui passent pour des repentis aux yeux de l'agence antidopage américaine (Usada), ont eu des trajectoires similaires.
A la fois grimpeurs et rouleurs d'élite dès lors qu'ils avaient recours à des produits dopants ultra-efficaces, ils ont servi leur patron sur le TOUR DE FRANCE. Puis ils sont allés voir ailleurs, dans des équipes qui cherchaient des leaders et les rémunéraient comme tels.
Dans l'histoire trouble du Tour durant la décennie 2000, les deux Américains ont tenu leur rang. Hamilton, qui a obtenu ses premiers résultats significatifs à l'âge de... 28 ans, a fini le Tour 2003 à la quatrième place, malgré une clavicule fracturée. Landis a fait encore mieux trois ans plus tard en renversant une situation désespérée pour terminer en tête à Paris. Trois jours plus tard, son dopage était avéré.
Toux deux ont aussi en commun d'avoir été repéré par les radars de l'antidopage après leur départ de l'équipe d'Armstrong. Dès 2004 pour Hamilton, qui a eu le +privilège+ d'être le premier sportif déclaré positif pour transfusion sanguine.
Le coureur de Boston, à la politesse exquise et aux bons sentiments affichés --il a ému les amis des bêtes pendant le Tour 2004 en pleurant à cause du décès de son chien--, a été ensuite impliqué dans l'affaire de dopage Puerto avant d'être de nouveau contrôlé positif en 2009 (stéroïdes).
"J'ai menti longtemps, très longtemps", a-t-il reconnu dernièrement sur CNN, en ajoutant ressentir de la compassion envers Armstrong.
Longtemps dépressif (il aurait été soigné pour cette maladie dès 2003), Hamilton n'a en effet reconnu publiquement son dopage qu'en 2011. Il a alors accusé son ancien chef d'équipe, notamment dans une émission d'enquête journalistique (60 minutes, CBS) de grande audience aux Etats-Unis.
Landis lui aussi s'est longtemps refusé à nier l'évidence. Après son contrôle positif du Tour 2006, il a entamé un interminable bras de fer juridique avec les autorités antidopage en faisant appel à la générosité de ceux qui croyaient en son innocence. Pour devoir finalement s'incliner en juin 2008.
L'Américain, qui a grandi dans une communauté mennonite de Pennsylvanie, n'est passé aux aveux qu'en mai 2010. Il a mis alors en cause une quinzaine de personnes. Et en premier lieu Armstrong qui, a-t-il dit, l'avait aidé à comprendre l'usage des produits dopants.
C'est en janvier 2011 que, de guerre lasse et le coeur amer, Landis a déclaré à ESPN raccrocher le vélo après avoir tenté en vain de retrouver une place dans le peloton: "Je suis pratiquement sûr que ce sport ne peut pas être guéri, mais ce n'est ni mon job, ni mon combat."
Landis a été condamné pour diffamation envers les deux derniers présidents de l'Union cycliste internationale (UCI) par la justice suisse. Il l'a aussi été par la justice française pour espionnage informatique aux dépens du laboratoire national antidopage, une décision dont il a fait appel au début de l'année. L'affaire doit être examinée en novembre.