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La neige s'est invitée mercredi sur la "course au soleil" et a provoqué l'annulation de la troisième étape de Paris-Nice, prévue entre Cusset (Allier) et le Mont Brouilly (Rhône).
Les coureurs ont parcouru près d'une centaine de kilomètres, parfois sous une pluie glaciale, avant d'être autorisés à mettre pied à terre et chercher refuge dans les véhicules voire dans les rares maisons avoisinantes.
"La route était trop glissante et les conditions de sécurité n'étaient plus assurées", a déclaré le directeur du Tour, Christian Prudhomme, devant le public présent à l'arrivée.
La décision a été prise par le jury des commissaires et les organisateurs de l'épreuve, sans qu'il y ait vraiment contestation malgré l'enjeu de cette étape qui promettait un final très animé et de probables écarts sur les pentes du Mont Brouilly.
L'année passée, l'Union cycliste internationale a modifié son règlement afin d'éviter aux coureurs de prendre trop de risques dans des conditions extrêmes.
"Il y a eu une amélioration météo après une vingtaine de kilomètres en début d'étape, a expliqué le directeur de course Thierry Gouvenou. Cela nous a donné espoir de passer mais le nuage est resté bloqué au-dessus du col des Echarmeaux, le franchissement du col était blanc".
"Nous comprenons le point de vue des coureurs", a ajouté Thierry Gouvenou, précédemment alerté par plusieurs concurrents (Kristoff, Boom, Hansen) dans la montée. Tout comme la quasi-impossibilité, au vu des conditions, à limiter l'étape au seul final autour du Mont Brouilly.
- Les coureurs davantage entendus -
Sur Paris-Nice, le cas d'une annulation d'étape est rare sans être rarissime. Dans le dernier quart de siècle, la décision a été prise à trois reprises (1995, 2004 et 2016). D'autres éditions ont été troublées par la neige, notamment en 2005 quand trois étapes avaient été raccourcies et une arrivée totalement improvisée à Craponne-sur-Arzon, sur les plateaux de la Haute-Loire.
La "course au soleil", qui est organisée depuis 1933, a régulièrement affronté le mauvais temps tout au long de son histoire. Même en passant au bord de la Méditerranée puisqu'en 1987, la neige avait déjà amené à modifier le parcours de l'étape reliant... Saint-Tropez à Mandelieu-la-Napoule.
Sept ans plus tôt, un conflit avait même opposé une partie du peloton aux organisateurs de l'époque. Une quarantaine de coureurs avaient observé un mouvement de grève pour s'opposer au refus de la direction de la course de neutraliser une partie de l'étape et onze d'entre eux avaient été exclus. Cette année-là, l'étape de Saint-Etienne avait été courue dans des conditions tellement dures (neige) que 27 coureurs avaient abandonné et les délais d'arrivée avaient été supprimés.
Dans le cyclisme du XXIe siècle, moins extrême, les coureurs ont donc été davantage entendus. "Quand on a mis pied à terre, on avait moins 3 degrés au thermomètre", a relevé le Français Pierre Latour, l'un des jeunes talents du peloton (22 ans).
Aucun temps n'a donc été enregistré mercredi et la hiérarchie est restée figée à l'avantage du maillot jaune, l'Australien Michael Matthews .
Mais les coureurs qui ont renoncé, notamment les Français Arthur Vichot (ennuis gastriques) et Alexis Vuillermoz (chute), ne pourront évidemment pas prendre le départ, jeudi, à Julienas (Rhône), de la prochaine étape menant à Romans-sur-Isère (Drôme) sur un parcours de 195,5 kilomètres favorable aux sprinteurs.