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© AFP/LUCA BETTINI
Le coureur de la FDJ Thibaut Pinot
devant Nairo Quintana
(Movistar) dans la montée du Blockhaus, le 14 mai 2017
Thibaut Pinot est devenu le dauphin de Nairo Quintana dans le Giro, dimanche, au sommet du Blockhaus, où le grimpeur colombien a gagné la 9e étape, troublée par une moto de carabiniers, et endossé le maillot rose.
Deuxième de cette arrivée au sommet, à 1665 mètres d'altitude, le Français s'est affirmé en challenger du favori de la course. Il a fait mieux que ses autres rivaux, à l'exception du rouleur néerlandais Tom Dumoulin qui l'a accompagné jusqu'à l'arrivée, et a vu disparaître du jeu plusieurs candidats.
La moto en cause, à l'arrêt sur un côté de la route au pied de l'ascension finale, a provoqué un chaos qui a coûté cher à quelques prétendants au podium. Elle a été heurtée par un coureur, le Néerlandais Wilco Kelderman (fracture à une main), qui a précipité à terre une quinzaine d'autres concurrents, parmi lesquels le Britannique Geraint Thomas , deuxième du classement.
Thomas, reparti attardé, a cédé encore plus de temps dans la longue montée du Blockhaus, l'une des plus rudes ascensions de la péninsule (13,6 km à 8,9 %). L'autre leader de l'équipe Sky, l'Espagnol Mikel Landa, a également perdu gros dans l'incident.
"Je ne sais pas quoi dire sauf que c'est ridicule. Dans la chute, mon épaule s'est déboîtée. Je me sentais bien jusque-là. Après, ma course était finie", a déclaré Thomas, désormais relégué à plus de cinq minutes au classement.
"La moto ne devait pas être là. On ne va pas aller plus loin mais il faut se demander pourquoi c'est arrivé", a réagi Dave Brailsford, le patron de la formation britannique qui est régulièrement en échec dans le Giro.
© AFP/Luk BENIES
Le leader de la Movistar Nairo Quintana
endosse le maillot rose du Giro au terme de la 9e étape à Blockhaus, le 14 mai 2017
L'impitoyable montée du Blockhaus a coûté cher aussi au Britannique Adam Yates (4e du Tour 2016), lui aussi impliqué dans la chute. La pente irrégulière mais souvent sévère a fait office de révélateur pour le porteur du maillot rose, le Luxembourgeois Bob Jungels, distancé à 9 kilomètres du sommet et relégué à près de trois minutes et demie de Quintana à l'arrivée.
- L'opération de Dumoulin -
Le Colombien a été aidé par une forte équipe Movistar (Amador, Anacona), qui a écrémé le groupe de tête. Jusqu'au démarrage du grimpeur venu des Andes à moins de 7 kilomètres de la ligne. Quintana n'a gardé avec lui que Pinot et le vainqueur sortant, l'Italien Vincenzo Nibali . Il les a distancés sur une quatrième accélération portéee à 4700 mètres du sommet.
Nibali, par crainte du surrégime, a géré son effort par la suite pour franchir la ligne en 5e position, avec une minute de retard. Pinot, rejoint par Dumoulin et son compatriote Bauke Mollema, est reparti de plus belle. Il a limité la perte de temps à 24 secondes sur le Colombien et a sprinté avec succès pour la deuxième place devant Dumoulin.
"Quintana a montré qu'il était le plus fort aujourd'hui", a commenté le Franc-Comtois, désormais à 28 secondes au classement général. "Mais il y a encore beaucoup de choses qui vont se passer dans ce Giro".
Sur le plan comptable, la meilleure opération a été réalisée par Dumoulin, le meilleur rouleur du lot. Le Néerlandais dispose d'une occasion idéale de revêtir le maillot rose mardi, au lendemain de la journée de repos en Ombrie, avec le contre-la-montre de près de 40 kilomètres tracé entre Foligno et Montefalco (centre).
"Je suis content d'avoir gagné et pris du temps", a commenté sobrement Quintana, vainqueur du Giro lors de sa précédente et unique participation en 2014.
Avec cinq rivaux seulement à moins de deux minutes (Pinot, Dumoulin, Mollema, Nibali, Pozzovivo), le Colombien a réussi le premier coup de maître de ce 100e Giro. Le Russe Ilnur Zakarin, distancé de plus de deux minutes, et du Néerlandais Steven Kruijswijk, sont déjà au-delà des deux minutes au terme de cette étape aux maints rebondissements.