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© AFP/JOEL SAGET
Cyrille Guimard
lors des obsèques de Laurent Fignon
, le 3 septembre 2010 au Père-Lachaise
"En sélection , les coureurs ont des devoirs, pas des droits", a souligné Cyrille Guimard , le nouveau sélectionneur de l'équipe de France sur route, lors de sa première conférence de presse, dimanche à Saint-Omer.
QUESTION: Qu'est-ce qui a motivé votre candidature à ce poste de sélectionneur national ?
REPONSE: "Je ne sentais pas le besoin de prendre ce poste. Mais les critères de sélection mis en évidence par le président Callot et Marc Madiot (président de la Ligue, ndlr) m'ont convaincu de poser ma candidature. Expérience, sens tactique, ambition... En outre, toutes les équipes (françaises, ndlr) sont tombées d'accord pour favoriser l'équipe de France. Les entraîneurs se sont engagés à être honnêtes avec moi. Ils me diront si leurs coureurs sont à 100%, ou pas. Ils me diront s'ils sont motivés. Une sélection ne sera pas une récompense mais un engagement à performer. Tout le monde est d'accord sur ce point: en sélection, les coureurs ont des devoirs, pas des droits".
Q: En votre qualité de consultant radio, vous avez souvent été très critique à l'égard des coureurs français. Cela ne va-t-il pas poser problème ?
R: "J'ai toujours été direct mais je n'ai jamais manqué de respect à personne. Un exemple: l'an dernier sur le Tour, quand Julian Alaphilippe s'est lancé dans une longue échappée avec Tony Martin , j'ai dit qu'il faisait n'importe quoi. Et je le maintiens. Son manager, Patrick Lefevere, est d'ailleurs du même avis que moi. Ce jour-là, il était vert de rage. Dire ce que je pense en ma qualité de consultant, cela participe à ma crédibilité. Je ne vais pas dire qu'un coureur court bien alors qu'il roule mal ! Lors des derniers Mondiaux au Qatar, nous avons été ridicules. Je ne pouvais tout de même pas dire le contraire".
Q: De nombreux chantiers vous attendent: le manque de performance des Français en contre-la-montre, la préparation des Championnats d'Europe...
R: "Nous avons un problème sur le contre-la-montre, c'est une évidence. Mais un coureur qui a une VO2 Max exceptionnelle et un gros moteur, je ne peux pas l'inventer! Ce n'est pas Cyrille Guimard qui va, d'un coup, créer de grands rouleurs. Il y a un travail de fond à mener. Concernant les Championnats d'Europe, qui se déroulent deux semaines après la fin du Tour, nous partons dans l'inconnu. Le problème sera surtout d'ordre psychologique, car, physiquement, les coureurs seront toujours en condition. Mais seront-ils prêts à remonter sur la bécane ? Cet Euro, c'est une nouveauté. On part dans l'inconnu..."
Propos recueillis en conférence de presse