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François Pervis, l'or du keirin en poche et en espérant celui du kilomètre, est lancé vers son plus grand défi sur la piste de Cali, devenir dimanche soir champion du monde de vitesse individuelle.
"J'ai quand même plus la tête au keirin, confiait à l'AFP le champion français avant le début des compétitions en Colombie. Mais je peux prétendre faire de belles choses en vitesse, je peux avoir confiance en moi".
Les chiffres parlent en faveur du Mayennais. Son record du monde du 200 mètres lancé (9 sec 347), la distance sur laquelle se disputent les qualifications pour établir le tableau du tournoi de vitesse, lui donne en théorie un avantage chronométrique sur ses adversaires. A condition de ne pas laisser trop d'énergie dans les deux épreuves disputées auparavant à Cali, le keirin et le kilomètre.
L'an passé, dans la froideur de Minsk, Pervis s'était classé troisième du tournoi mondial. Il s'était incliné en demi-finale face au Russe Denis Dmitriev au bout d'un parcours-marathon: il avait participé auparavant à trois épreuves, entre autres à la vitesse par équipes, sur laquelle il a cette fois fait l'impasse.
"Quand on est le plus fort physiquement et quand on court bien, on est normalement champion du monde", dit-il. Mais, à 29 ans, il connaît trop bien le sprint pour savoir que la logique est parfois démentie.
- "Je n'ai peur de personne" -
L'an dernier, s'empresse-t-il de rappeler, le futur vainqueur, l'Allemand Stefan Bötticher, n'avait réussi que le 6e temps des qualifications. Il s'était même fait battre en huitième de finale et avait dû passer par les repêchages.
"J'ai envie de me dire que je suis capable de faire mieux que troisième", avoue Pervis, qui possède à l'évidence tous les arguments pour redonner à la France le titre mondial le plus prestigieux de la piste.
"L'an dernier, j'avais commencé le tournoi la fleur au fusil dans l'objectif d'aller le plus loin possible. Je ne prétendais pas au podium, j'étais déterminé à m'appliquer et, vu le temps des qualifs (meilleur temps, ndlr), je me suis pris au jeu", se souvient-t-il.
A Cali, le champion de France en titre aborde le tournoi en connaissant ses adversaires. Il désigne les autres demi-finalistes du tournoi 2013 (Bötticher, Dmitriev, Webster) mais aussi le Britannique Jason Kenny , champion olympique à Londres, et l'Australien Shane Perkins .
"C'est vraiment ouvert. Personne ne domine comme Baugé dominait avant", estime Pervis, en référence à l'olympiade précédente et aux trois titres mondiaux de son compagnon d'entraînement.
Mais une autre confidence donne le ton: "J'ai progressé tellement ces deux dernières années que j'ai pris confiance. Je me sens tiré vers le haut. Je n'ai peur de personne".