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© AFP/Fabrice Coffrini
Le président du CIO, le Suisse Jacques Rogge, s'apprête à laisser la main après 12 ans à la tête du comité olympique. Ici le 4 juillet 2013 à Lausanne, Suisse.
De la ville-hôte des Jeux d'été de 2020 à son nouveau président, le Comité international olympique (CIO) est appelé à prendre trois décisions majeures pour l'avenir du mouvement sportif lors d'une semaine électorale qui s'annonce bouillonnante à partir de mercredi à Buenos Aires.
C'est là, dans la capitale argentine, que le Belge Jacques Rogge fera, à 71 ans, sa dernière apparition en tant que patron de l'Olympe et passera le flambeau à son successeur le 10 septembre, comme le lui avait transmis l'Espagnol Juan Antonio Samaranch il y a 12 ans.
Depuis sa fondation en 1894, le CIO n'a connu que huit présidents. Aussi l'élection du nouveau maître des cinq anneaux, l'un des emblèmes peut-être les plus connus sur la planète, constituera le point culminant de cette 125e session de l'institution suprême du sport.
© AFP/Gérard Julien
Le logo de Madrid 2020, exposé le 29 août 2013 dans la capitale espagnole candidate à l'organisation des JO-2020.
Mais la session, autrement dit l'assemblée générale des 103 membres du CIO, attaquera fort dès sa première journée samedi en accordant les Jeux d'été de 2020 à l'une des trois finalistes, Istanbul, Madrid ou Tokyo, et se prononcera le lendemain sur le sport (à choisir entre la lutte, le baseball/softball et le squash) qui mérite de figurer au programme olympique cette même année.
La frénésie électorale, avec les inévitables tractations en coulisses et ultimes tentatives de persuasion, devrait enflammer l'hôtel Hilton, théâtre des réunions, dès mercredi pour la réunion de la commission exécutive du CIO, en prélude à la session.
Retour de la lutte?
© AFP/Mikhail Klimentyev
Le président de la Fédération internationale de lutte, le Serbe Nenad Lalovic (chemise rose) et le président de la fédération russe de lutte Mikhail Mamiashvili en discussion avec le président russe Vladimir Poutine le 17 avril 2013 à Sotchi.
Ces trois élections n'ont en principe aucune incidence l'une sur l'autre. Seul le scrutin concernant le menu sportif olympique semble joué d'avance. La mise au ban des Jeux d'un sport ancestral comme la lutte en février dernier a suscité une telle indignation et incompréhension face à la décision prise par la commission exécutive que les membres du CIO devraient lui permettre de revenir par la grande porte.
Mais si c'est le cas, le long et laborieux processus entrepris pour tenter de réviser le programme olympique n'aura abouti qu'au statu quo.
Bien plus difficile est de savoir où brillera la flamme olympique en 2020. Les trois villes ont vu leur cote fluctuer au gré des soubresauts de la planète, si bien que les derniers jours de lobbying s'annoncent décisifs.
Madrid, qui reste sur deux échecs, peine à convaincre que son économie est assez solide pour s'offrir une folie comme les Jeux Olympiques, malgré un projet socialement responsable, dont la facture estimée à 5 milliards de dollars reste extrêmement raisonnable dans les standards olympiques.
La Turquie, qui serait le premier pays à population en majorité musulmane à hériter des Jeux, séduisait bien avec son projet étalé sur deux continents, avant que la vague de contestation qui a secoué cette fragile démocratie à la fin du printemps ne vienne noircir le tableau idyllique.
Et Tokyo, la seule des trois à avoir déjà eu les Jeux (en 1964), ne peut plus vraiment se targuer d'être l'option la plus sûre depuis les récentes fuites radioactives de la centrale nucléaire de Fukushima, laissant craindre une contamination des eaux dans la région.
Thomas Bach favori pour la présidence
© AFP/John MacDougall
Le vice-président du Comité olympique et patron du Comité olympique allemand Thomas Bach
, lors d'une conférence de presse à Berlin le 31 juillet 2013.
La course à la présidence, elle, a bien un favori parmi les six prétendants, et ce depuis des années. Ce n'est pas l'Ukrainien Sergueï Bubka, l'athlète des superlatifs qui a poussé toujours plus haut le record de la perche, mais un autre champion olympique presque inconnu du grand public, Thomas Bach , vice-président du CIO, patron du Comité olympique allemand et médaillé d'or de fleuret par équipe aux Jeux de 1976.
Le banquier portoricain Richard Carrion et le diplomate singapourien Ng Ser Miang sont perçus comme ses principaux challengers mais le Suisse Denis Oswald, président de la Fédération internationale d'aviron, et le Taïwainais Ching-Kuo Wu, celui de la boxe (AIBA), pourraient tout autant déjouer les pronostics. Car si Thomas Bach a fait la course en tête, encore lui faut-il obtenir la majorité absolue des suffrages pour concrétiser ses ambitions.
Avec six candidats et un mode de scrutin à bulletin secret, qui prévoit l'élimination du candidat arrivé en dernière position tant que les 50%+1 voix ne sont pas atteints, le jeu des reports de voix pourrait réserver des surprises.
A l'image de ce club hétéroclite de princes et princesses, cheikhs, millionnaires en tout genre, anciens athlètes, présidents de fédérations sportives et de comités olympiques nationaux, issus des cinq continents que forment les 103 membres du CIO.