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© AFP/Daniel Garcia
Des coureurs passent devant Big Ben le 12 août 2012 pendant le marathon des JO de Londres
En l'absence de retombées immédiates, les autorités britanniques espèrent tirer profit sur le long terme des jeux Olympiques afin de relancer l'industrie du tourisme dans le pays grâce l'image que Londres a présentée au monde.
"Les jeux Olympiques ont été pour la Grande-Bretagne ce que Usain Bolt a été à l'athlétisme: une chose qui attire l'attention du monde entier", a affirmé mardi le ministre britannique de la Culture Jeremy Hunt, en présentant la stratégie du gouvernement afin de promouvoir la destination Grande-Bretagne d'ici à 2020.
"Nous devons nous appuyer sur cette année extraordinaire pour mettre le turbo sur notre industrie du tourisme, créer des emplois et de la prospérité grâce à une réputation rehaussée dans le monde", a-t-il ajouté devant un parterre de responsables de l'industrie touristique en Grande-Bretagne.
Le Jeux n'ont pas eu pour l'heure l'effet escompté sur l'économie britannique, même si la capitale semble avoir en partie tiré son épingle du jeu. Le maire de Londres, Boris Johnson, s'est ainsi félicité d'un taux de remplissage des hôtels de 84% durant les J.O., soit "le double de Pékin et Sydney", organisatrices des Jeux de 2008 et 2000.
Les seuls chiffres disponibles, qui concernent les six premiers mois de l'année, sont mitigés. Ceux couvrant la période des jeux ne seront connus que dans quelques semaines, lorsque l'International Passenger Survey publiera ses enquêtes.
Selon l'Office national des statistiques (ONS), 14,75 millions de visiteurs étrangers se sont rendus en Grande-Bretagne entre janvier et juin, soit une hausse de 2% sur la période. En revanche, ces chiffres montrent une baisse de 9% de leur nombre en juin.
Dans ces conditions, les chiffres disponibles sont en demi-teinte. Les aéroports britanniques ont connu une fréquentation stable en juillet, voire en recul, à l'image de Heathrow, le principal du pays, qui a baissé de 4,4%.
© AFP/Dan Kitwood
Le Premier ministre britannique David Cameron pendant une conférence de presse au 10 Downing Street, le 12 août 2012
Gatwick, l'autre grand aéroport londonien, a mieux résisté (-0,1%), mais son directeur financier, Nick Dunn, explique que ces chiffres sont "en ligne avec les attentes de l'industrie qui prévoyait que moins de Britanniques partiraient à l'étranger pour profiter des Jeux".
Selon le directeur général de l'organisation VisitEngland, James Berresford, 10 millions de Britanniques ont ainsi décidé de rester au pays cet été, un chiffre qui s'explique autant par la tenue des Jeux à Londres que par la morosité économique ambiante.
Dans son dernier rapport, la Banque d'Angleterre (BoE) a en effet prévu une croissance annuelle proche de 0% en 2012, alors qu'elle visait jusque-là juste en dessous de 1%.
Malgré ces résultats mitigés, le Premier ministre britannique David Cameron maintient que les Jeux devraient rapporter plus de 13 milliards de livres (près de 16,5 milliards d'euros) sur quatre ans, dont six milliards d'investissements étrangers.
Pour ce faire, le gouvernement veut notamment porter à 40 millions d'ici 2020 le nombre de visiteurs étrangers chaque année au Royaume-Uni, contre environ 30 millions actuellement.
Il vise en particulier les touristes chinois, deux fois moins nombreux à se rendre en Grande-Bretagne qu'en France, dont il veut tripler le nombre d'ici à 2015 (500.000 visiteurs par an contre 150.000 actuellement).
Selon Jeremy Hunt, cela rapporterait 500 millions de livres supplémentaires et créerait 14.000 emplois nouveaux. A cette fin, une campagne de promotion de la Grande-Bretagne en Chine sera lancée l'an prochain, dotée d'un budget de 8 millions de livres.
Et comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, le gouvernement entend aussi promouvoir la destination Grande-Bretagne auprès de ses propres citoyens et envisage aussi de lancer une Biennale londonienne axée sur le tourisme culturel.