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© AFP/Marwan Naamani
La tireuse française Delphine Réau-Racinet (d), aux côtés de l'Italienne Jessica Rossi
(c), championne olympique, et de la Slovaque Zazuna Stefeckova (g) sur le podium olympique du trap à Londres, le 4 août 2012.
Delphine Reau-Racinet, telle "le phénix qui renaît de ses cendres", a enlevé à 38 ans une médaille de bronze samedi au tir en fosse olympique aux Jeux de Londres, en forme de cadeau de retraite, douze ans après sa médaille d'argent de Sydney.
Cette comptable de Dammarie-Les-Lys, en Seine-et-Marne, dont les bons mots fusent de sa bouche comme des cartouches, affirme n'être sérieuse que sur le pas de tir.
"En qualification, je me suis dit: +C'est ton jour ma vieille, tu vas au charbon, sinon ce n'était pas la peine de venir !+ En finale, je ne lâche rien, j'aurais bien voulu gagner l'or, mais il y avait vraiment plus forte que moi", a raconté la Française.
Sur la première marche du podium, la jeune Italienne Jessica Rossi , 20 ans, était en effet intouchable. Dans la caserne de l'artillerie royale, la championne du monde 2009 avait donné le ton en qualifications en battant le record du monde et le record olympique avec un score parfait de 75 "plateaux" touchés.
Derrière elle, Delphine Racinet-Réau s'est retrouvée à égalité avec deux autres tireuses, et les trois dames se sont départagées au tir de barrage: la Slovaque Suzana Stefecekova a pris l'argent et la Française a pris le bronze, laissant bredouille Alessandra Perilli, la tireuse de Saint-Marin.
"J'en avais besoin de cette médaille pour me prouver à moi-même que tous les changements que j'ai faits ont été les bons", a souligné Delphine Racinet-Réau.
© AFP/Marwan Naamani
La tireuse française Delphine Réau-Racinet dans les bras de son entraîneur après sa médaille de bronze au trap aux JO de Londres, le 4 août 2012.
"Je ne lâche jamais"
Entre Sydney et Londres, elle a connu en effet de gros passages à vide, qu'elle raconte comme une bonne blague. En 2004, elle décroche le quota français olympique, mais ce n'est pas elle qui part aux Jeux d'Athènes: "J'avais perdu mon boulot en même temps. Le monde s'écroulait pour moi. Mais je me suis dit: je ne suis pas morte, cela tombe bien !".
Quatre ans plus tard, les doutes reviennent. "Après Pékin, comme j'étais vraiment passée à travers de ma compétition, je m'étais dis +Ben là, je crois ma vieille que tu es morte, cela ne sert à rien de persévérer+. Mais le problème, c'est que je suis une compétitrice, je ne lâche jamais", a expliqué la tireuse.
Et de poursuivre: "Je compare toujours les athlètes de haut niveau au phénix, on est toujours en train de renaître de ses cendres".
Avec un emploi stable chez Bouygues et son mariage il y a trois ans, elle a trouvé soutien et sérénité: "J'ai progressé dans ma tête, dans ma façon de me préparer et j'essaie d'avoir meilleur caractère, même si je peux vous assurer que pour mon mari, ce n'est pas facile tous les jours !"
Malgré ce retour sur le podium olympique, elle s'apprête à ranger son arme: "Je vais faire deux ou trois compétitions pour arrêter doucement, car j'ai très peur de ce trou."