Happy Birthday : |
© AFP/Alberto Pizzoli
La Française Anne-Caroline Graffe
(en bleu) combat face à la Serbe Milica Mandic
en finale du tournoi olympique de taekwondo des +67 kg, aux JO de Londres, le 11 août 2012.
Physique de vahiné et coup de poing puissant, Anne-Caroline Graffe a décroché sa première médaille olympique, l'argent en plus de 67 kg, une histoire incroyable alors que la Tahitienne n'avait pas été initialement retenue pour les JO.
Graffe rêvait de l'or, mais elle a été battue en finale par la Serbe Milica Mandic au terme d'un combat très serré (9-7).
Un rêve qui a tourné à l'argent et qui semblait encore impossible il y a encore deux mois. En effet, la patronne de la catégorie en France, ce n'est pas Graffe mais Gwladys Epangue , la N.1 mondiale. La médaillée de bronze olympique (2008) et double championne du monde a dû renoncer au voyage à Londres le 13 juin, pour blessure médicale.
Un coup dur pour l'équipe de France et qui a attristé Graffe, qui n'a cessé cependant de se tenir prête. Au cas où.
La Polynésienne, qui n'est pas moins que la championne du monde en titre en +73 kg, a récupéré le billet, avec la ferme intention de décrocher une médaille et représenter fièrement le Pacifique.
"Je voulais vraiment la médaille d'or, j'ai donné mon maximum, mais je suis contente de donner cette médaille à l'équipe de France, à mon club, à tous ceux qui m'ont soutenu, à Tahiti. Je me devais aussi de viser l'or pour Gwladys. Cette médaille, c'est aussi un peu la sienne", a souligné la Tahitienne.
Née à Papeete il y a 26 ans, Graffe a eu une voie toute tracée en taekwondo: celle de son père.
Père boxeur
"Elle a hérité de mon coup de poing. J'ai été champion de Polynésie de boxe. Son coup de poing est rapide et puissant. Et l'avantage, c'est que ses adversaires doivent autant craindre ses coups de pied circulaires que ses coups de poings", explique le papa, Alexis Graffe, qui n'a pas pu faire le voyage à Londres.
© AFP/Alberto Pizzoli
La Française Anne-Caroline Graffe
avec sa médaille d'argent en taekwondo en +67 kg sur le podium olympique des JO de Londres, le 11 août 2012.
Le père de la championne est resté sur l'île pour s'occuper du petit frère. Mais Anne-Caroline Graffe a pu compter sur la présence de sa mère et de son autre frère, dont elle a tant besoin.
Alexis Graffe se souvient du caractère bien trempé de sa progéniture. "Quand elle veut quelque chose, elle va toujours jusqu'au bout. Déjà adolescente, elle ne m'écoutait pas, elle n'était pas obéissante ! On ressentait déjà sa personnalité de rebelle prête à tout pour arriver à son but".
Elle a 11 ans quand elle foule un tapis pour la première fois, sous la direction de Ramon Gatien, président de la Fédération tahitienne de taekwondo, impressionné par sa détermination.
Anne-Caroline Graffe a toujours eu le désir de venir s'entraîner en Métropole. Et, à l'image de son parcours fait de coups de chance, c'est à Jacques Chirac qu'elle doit d'avoir quitté son île paradisiaque.
"Quand Jacques Chirac est venu à Tahiti en 2003, il a invité les sportifs à manger. Elle lui a demandé des conseils, parce qu'elle voulait partir en métropole, mais elle ne savait pas comment faire", raconte son père.
"Un mois plus tard, elle recevait un appel de l'Insep, qui lui payait le billet, le logement, la nourriture et les entraînements ! Tout ça sur ordre de Jacques Chirac".
La photo d' Anne-Caroline Graffe avec le président est toujours dans la maison familiale.