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La 11e place d'Adrien Théaux en super-G, dimanche à Rosa Khoutor, la meilleure pour le ski français lors de la première semaine olympique, oblige à dresser un constat d'échec dans les épreuves de vitesse.
Loin de la morosité tricolore, la Norvège a confirmé sa suprématie sur la discipline. Aksel Lund Svindal un peu moins bien (7e), Kjetil Jansrud, 28 ans, a repris le flambeau des +Attacking Vikings+.
Le skieur de Lillehammer s'inscrit à la suite de son idole, Kjetil Andre Aamodt, triple champion olympique (1992/2002/2006), et de Svindal, couronné en 2010. Auteur d'une incroyable fin de course, Jansrud a devancé l'Américain Andrew Weibrecht, dossard 29, de 30/100e, alors que l'Américain Bode Miller et le Canadien Jan Hudec se sont partagé la 3e place à 53/100e.
"Sur le podium, il y a des techniciens, il y a des descendeurs. Je ne crois pas que le tracé (qu'il a conçu, NDLR) a eu un rôle super important. On savait que c'était une piste facile et qu'il fallait envoyer du +gros+", remarque en préambule Patrice Morisod, chef du groupe vitesse de l'équipe de France.
-'Pas au niveau'-
"Et nous on n'a pas été capables. On n'est pas au niveau aujourd'hui. On n'a pas été assez joueurs. Et, forcément, quand on fait des +boucles+ sur le haut, sur la partie raide, c'est mortel".
L'entraîneur suisse met à nu ses coureurs: "Après ces dérives qu'on a vues, les gars ont essayé, mais je pense qu'ils n'avaient pas le mental pour être à 100 %".
"Je suis hyper déçu car, ici, il n'y a que la médaille qui compte. Déçu aussi parce que je n'ai pas réussi à être constant tout le long. Il fallait quasiment ne faire aucune faute", admet Théaux.
Mais pourquoi fallait-il que la pire semaine de toute la saison coïncide pour les hommes de la vitesse avec les Jeux?
"On n'était pas du tout les grandissimes favoris, que ce soit en descente ou en super-G. Le potentiel était là, c'est clair. C'est hyper-frustrant. Les plus déçus c'est déjà nous, car on a bossé comme des tarés", se justifie Théaux.
"Adri a déskié le haut. Et un +Yo+ (Johann Clarey, 19e à 1 sec 61) a mis des dérives où normalement il n'en met pas. A la fin il n'y a que la déception qui reste. On va continuer de travailler, je n'ai pas de souci avec cette équipe. Mais on passe clairement à côté des Jeux. Le chrono est impitoyable", note M. Morisod.
Et d'ajouter: "Je veux comprendre dans quel état d'esprit ils sont partis. Car pour +boucler+ comme l'a fait Adri, c'est qu'il n'avait pas une confiance extraordinaire".
-'Trop gentils'-
Patrice Morisod estime que le groupe a probablement mal encaissé la blessure du jeune Brice Roger, la veille de la descente. "C'est tellement une équipe de potes que ça laisse des marques. C'est un défaut encore de cette équipe. Pour moi, les gars sont encore trop gentils. Ils doivent être plus individualistes et penser à eux. Et ne pas trop regarder à tout ce qui se passe autour d'eux (les commentaires sur les réseaux sociaux, ndlr)".
"Quand on prend le départ d'un course aux Jeux, on a la pression, qu'on s'appelle Svindal ou Théaux. Après, il y a des gens qui se libèrent. Comme Weibrecht aujourd'hui, qui s'est transcendé", analyse le DTN Fabien Saguez.
Plus encore que la vitesse -avec la seule Marie Marchand-Arvier, qui n'a pas terminé ses deux épreuves, chez les dames-, le super-combiné messieurs a failli vendredi. Et notamment Alexis Pinturault, qui a enfourché dans la manche de slalom.
Le jeune (22 ans) skieur de Courchevel disposera de deux autres chances en seconde semaine, en slalom géant et en slalom. Pour ouvrir enfin le compteur des Bleus.