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Pierre Vaultier a décroché mardi à Rosa Khoutor le titre de champion olympique de snowboardcross, une "consécration incroyable" seulement deux mois après une sérieuse blessure au genou droit: "C'est juste un miracle", a confié le Français.
Le natif de Briançon avait été victime d'une rupture du ligament croisé antérieur du genou droit le 21 décembre à Lake Louise (Canada), une blessure qui se solde en général par une opération et six mois de rééducation.
Q: Vous êtes champion olympique...
R: "C'est une consécration incroyable au vu des moments passés ces deux derniers mois. C'est juste un miracle, j'ai du mal à réaliser. Je pense que j'ai décollé sur la dernière table (module de saut, NDLR) et que je n'ai toujours pas atterri..."
Q: D'où vient cette médaille d'or?
R: "En fait, c'est surtout cette place d'outsider qui m'a amené ici, car j'ai énormément de mal à gérer ce type de pression (dans un grand évènement). Aujourd'hui, avec beaucoup moins de pression et surtout beaucoup plus de plaisir, j'ai pu finalement le faire. Je ne stressais pas plus qu'avant une course de Coupe du monde et des Coupes du monde, j'en ai gagné à la pelle (15, NDLR). La pression que j'avais était en fait très positive. Dès le premier run, j'ai exécuté ce que j'avais à exécuter, pas comme à Vancouver (en 2010) ou la seule chose que j'avais exécuter c'est mon statut de leader (il avait fini 9e, NDLR). Là, j'ai été moi-même, j'ai réussi à m'exprimer.
Q: Finalement, cette blessure vous a en quelque sorte aidé...
R: "Je suis arrivé loin du leadership, dans l'optique de me faire plaisir et surtout de faire le parcours de haut en bas sans encombres et sans douleurs, sans sur-blessure (sic) car j'aurais pu hypothéquer une vie d'homme confortable en me +reblessant+ ici avec un ligament déjà cassé, c'était un pari assez quitte ou double. Au final, c'est double ! Premier en bas c'est top."
Q: Avez-vous pensé ne pas venir du tout?
R: "J'y ai pensé à maintes reprises. Au début après le diagnostic, c'était de toute façon foutu. Il n'y avait probablement aucune chance d'être ici. Mais la première IRM a offert un mince espoir, puisque le ligament (croisé antérieur) avait une certaine continuité et avait la possibilité de cicatriser sur le ligament croisé postérieur. Là, c'est de la médecine, ce n'était plus mon domaine mais j'ai alors caressé l'espoir (d'aller aux JO). Je suis allé jusqu'au bout de mes convictions et de ma santé."
Q: Vous avez retrouvé la neige la semaine dernière à Val Thorens. Si on vous avait dit à ce moment-là que vous seriez champion olympique?
R: "Impossible! Celui qui m'aurait dit ça, je lui aurait rigolé au nez."