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© AFP/Franck Fife
L'Américain Shaun White lors d'un entrainement de Snowboard halfpipe le 9 février 2014 à Rosa Khoutor
Shaun White, attendu comme l'une des grandes vedettes des jeux Olympiques, est en lice mardi pour une troisième médaille d'or en snowboard half-pipe quelques jours après son forfait en slopestyle.
L'Américain de 27 ans, sacré en half-pipe à Turin puis à Vancouver, était arrivé à Sotchi avec l'ambition de faire le doublé avec le slopestyle, une des nouvelles disciplines olympiques.
Mais le parcours "intimidant", un petit pépin au poignet à l'entraînement et le niveau spectaculairement élevé de la concurrence ont dissuadé White de s'élancer slopestyle afin d'assurer ses arrières dans sa discipline fétiche, non sans essuyer quelques critiques au passage.
L'échec en half-pipe est maintenant interdit pour le Californien, habitué à transformer en or tout ce qu'il touche au point d'avoir construit un empire qui brasse des millions de dollars et déborde largement le cadre du snowboard pour toucher la mode, la musique et la publicité.
Tous les regards, ceux des avertis comme des novices, sont braqués sur lui et sur le demi-cylindre de neige de 234 mètres de long dans lequel l'ex "Tomate volante", qui n'arbore plus la longue chevelure rousse de ses débuts, doit tournoyer vers la gloire et devenir le premier snowboardeur à trois titres olympiques et le premier Américain à s'adjuger trois médailles d'or olympiques consécutives aux JO d'hiver.
"Je ressens la pression en permanence, j'essaie de ne pas trop y penser mais cette pression me motive aussi à aller plus haut et plus loin", confie White, qui a accumulé les soucis physiques cette saison et paraît un peu plus vulnérable qu'avant. Surtout, la concurrence commence à percer.
"Yolo flip"
Son compatriote Greg Bretz l'a battu en décembre et l'an dernier, le Suisse Iouri Podlatchikov l'a laissé sans voix en posant en compétition ce qui est devenu le "Yolo flip", soit deux sauts périlleux arrière (double) désaxés (cork) combinés avec deux tours sur lui-même (1440 degrés de rotation au total), une figure attaquée à l'envers (cab).
White a immédiatement copié la man?uvre de celui qui est surnommé "Ipod" dans le milieu car il a compris qu'il pouvait perdre les Jeux là-dessus. A moins qu'il parvienne à Sotchi à placer le fameux triple cork (trois sauts périlleux arrière désaxés) pour la première fois dans un half-pipe, ce qui aurait le mérite de mettre tout le monde d'accord.
Prudent, White ne veut pas dévoiler ses plans: "J'ai beaucoup de figures en tête et un triple pourrait en être une", dit-il. Mais l'ex-snowboardeur français Mathieu Crépel, 17e des JO-2006 mais sacré champion du monde l'année suivante, pense que le Californien "ne le fera pas s'il n'en a pas besoin pour gagner".
Les espoirs français reposent sur Arthur Longo, 19e aux JO-2010, et Johann Baisamy. Leur objectif sera d'entrée en finale (Top 12). Mais le niveau des Américains, des Suisses et des Japonais rend la médaille difficilement atteignable. "On n'a pas de marge, on ne peut pas en garder sous le pied", résume Longo, qui revient d'une blessure aux côtes.