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© AFP/Franck Fife
Le champion olympique de ski slopestyle Gus Kenworthy (c) pose avec ses compatriotes américains Joss Christensen (g) et Nicholas Goepper, le 13 février 2014 à Rosa Khoutor près de Sotchi
Les Etats-Unis ont raflé jeudi le podium de la première épreuve olympique de ski slopestyle messieurs et exposé leur savoir-faire au monde lors d'une inauguration particulièrement réussie.
Signe de la densité américaine, Joss Christensen s'est parée d'or au Parc Extrême de Rosa Khoutor avec les deux meilleurs score du concours alors qu'il a bien failli ne pas être du voyage.
"Il était limite", a confié l'entraîneur de l'équipe US, Skogen Sprang, qui l'a sélectionné au détriment du champion du monde en titre, Tom Wallisch.
Christensen, qui a eu le malheur de perdre son père cette année, à 22 ans, a été accompagné sur le podium par ses amis Gus Kenworthy et Nick Goepper.
Sous un ciel bleu azur et un chaud soleil (plus de 10°C), les USA ont montré qu'ils avaient une longueur d'avance sur le reste du monde dans une discipline qui pourrait s'installer sur la durée aux jeux olympiques. Trois des quatre titres de slopestyle (ski et snowboard) sont revenus à des Américains.
Avec leurs fameux X Games, les Etats-Unis sont le berceau de la discipline. Et quand le Comité international olympique a officialisé l'entrée du slopestyle aux Jeux, en 2011, les USA étaient fin prêts: ils avaient déjà les structures, les champions d?aujourd?hui et ceux de demain, en ski comme en snowboard.
"Notre équipe de France existe depuis neuf mois, explique le Français Jérémy Pancras (19e) alors que l'équipe américaine est en place depuis six ans. Pour nous entraîner, il faut qu'on aille aux Etats-Unis, pour eux c'est à la maison. Le niveau qu'on a, les Américains l'ont depuis qu'ils sont gamins. Ce n'est pas le même sport."
"Pas de recette magique"
© AFP/Javier Soriano
L'Américain Joss Christensen lors de la finale du ski slopestyle des JO de Sotchi à Rosa Khoutor le 13 février 2014
"Et il ne faut pas oublier que ce sport est américain", assure le Français de 22 ans. Le ski slopestyle figure au programme des X Games depuis l'an 2000 alors que la Fédération international (Fis) organise cette épreuve aux Mondiaux de ski freestyle depuis seulement 2011, soit deux éditions (et deux vainqueurs... Américains).
"Il n'ont pas une recette magique, ce sont juste les trois individus qui ont le mieux skié (jeudi), tempère le Canadien Alex Beaulieu-Marchand (12e). Mais c'est quand même vrai que tout le monde va s'entraîner là-bas. Il y a les meilleurs parcs à neige, c'est moins glacé qu'au Québec, et la plupart des compétitions sont là-bas. Trois de mes concours de sélection (pour les Jeux) étaient dans le Colorado."
Le slopestyle, cet enfant encore un peu sauvage de l'olympisme par rapport aux sports patriarches comme le ski alpin mais sur lequel le CIO table pour rajeunir et élargir l'audience des Jeux d'hiver, s'est offert un beau baptême.
Le parcours a été critiqué en début de programme mais les problèmes ont été vite réglés et les images en mondovision ont bien illustré les prouesses physiques de ces gamins culottés, avec aussi cette touche de liberté qui définit ces sports "de jeunes".
L'Américain Bobby Brown a ainsi pris le départ de la finale en tee-shirt, comme en été sur un glacier des Alpes, et le Suédois Henrik Harlaut -l'autre "Rasta rocket" des JO-2014 avec ses longues dreadlocks- a fini avec le pantalon sous les fesses, hilare.
"J'espère que le monde entier a pu voir combien on s'amuse", a souligné Goepper, le médaillé de bronze.