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L'Autrichien Matthias Mayer sacré champion olympique de descente, à Sotchi, le 9 février 2014, au terme d'une course parfaite
Matthias Mayer s'est couvert, dimanche à Rosa Khoutor, de l'or de la descente olympique au nom de son père Helmut, médaillé d'argent du Super-G des Jeux de Calgary en 1988, et de l'Autriche qui attendait ce titre suprême depuis 2002.
Sur cette piste qui ressemblait fort à un super-G dans sa partie supérieure, l'Américain Bode Miller, pourtant impérial aux entraînements, est reparti la tête basse. Le champion du New Hampshire, 36 ans, ne sera jamais champion olympique de descente, seulement 8e dimanche.
Le Norvégien Aksel Lund Svindal, de tous les podiums de descente depuis le début de la saison, restera cette fois au pied de la "boîte" (4e).
Les Français, également, ont raté le rendez-vous avec la montagne de Krasnaïa Poliana. Le meilleur, David Poisson, a terminé 16e, à 1 sec 60/100e de Mayer.
Mayer, 23 ans, septième Autrichien à se parer de la plus belle médaille dans l'épreuve-reine, a devancé, au bout de 2 min 06 sec 23/100e de course, l'Italien Christof Innerhofer et le Norvégien Kjetil Jansrud, respectivement de 6 et 10/100e.
Multitude de paramètres
Dossard N.11, déterminant dans la partie basse, plus exposée à la chaleur, Mayer avait démontré ses aptitudes à la piste en remportant notamment le 2e entraînement vendredi.
"On doit aussi reconnaître que les dossards de 8 à 15 ont été un peu avantagés, par rapport à ceux du groupe des meilleurs, car le soleil sortait un peu. Mais le ski est ainsi", a admis le vainqueur, beau seigneur.
En fait, et cela valide les arguments des glorieux anciens qui regrettent que l'esprit de la descente se fut dissous dans l'impérieuse nécessité de la sécurité, ce sont bien trois spécialistes du super-G qui montent sur le podium.
A l'arrivée, Innerhofer, champion du monde 2011 de super-G, a levé les bras et s'est allongé sur le dos dans la neige, en signe de joie. Pourtant, de loin le meilleur dans la partie serrée et technique (environ 4/10e d'avance sur Mayer après 50 secondes), le skieur du Haut-Adige a beaucoup perdu sur le bas.
"Non ce n'est pas un or perdu. J'étais venu pour gagner une médaille, de n'importe quelle couleur", s'est justifié l'Italien.
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L'Autrichien Matthias Mayer (C) savoure son triomphe sur le podium aux côtés de l'Italien Christof Innerhofer (G) et du Norvégien Kjetil Jansrud (D)
Et c'est donc le mince et pâle Matthias Mayer qui fût admis au panthéon de la "Wunderteam". La République du ski se lamentait de ne pas avoir de successeurs à Fritz Strobl, jusqu'à ce jour son dernier champion olympique de descente, en 2002 à Salt Lake City. C'était il y a 12 ans, mais déjà une trop longue attente pour un pays où le ski alpin est vécu comme une religion.
Carinthie, terre d'or
Et puis c'est la fête en Carinthie, la région du nouvel élu, mais aussi de Fritz Strobl et de Franz Klammer, l'icône de la vitesse, sacré en 1976 à Innsbruck devant une foule en délire.
Mayer n'est pas le plus jeune de l'histoire à gagner la descente olympique, mais il est le plus précoce depuis plusieurs olympiades. Toni Sailer, la gloire autrichienne, avait 20 ans quand, le premier, il avait réalisé le triplé aux Jeux de Cortina d'Ampezzo, en 1956. Avec son visage de jeune premier, Sailer, originaire de Kitzbühel, se dirigeait déjà vers une carrière de cinéma.
Matthias Mayer, qui a un frère cadet, Lucas, est lui du genre plus ordinaire. Avec seulement deux podiums pour tout bagage en Coupe du monde, il ne dépare pas dans la liste des outsiders qui se sont emparé de l'or aux Jeux, comme ses deux prédécesseurs le Français Antoine Dénériaz (2006) et le Suisse Didier Défago (2010).
Mais, Mayer, lui, a tout le temps pour gagner beaucoup de courses sur le circuit majeur, tellement il skie bien et juste.