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Alexis Pinturault, le skieur le plus attendu et suivi de l'équipe de France aux Jeux de Sotchi, s'est en partie coupé des réseaux sociaux et de la lecture de la presse pendant son séjour olympique pour rester concentré sur son dessein.
Skieur polyvalent (géant, slalom, super-combiné), Pinturault, 22 ans, avait pris cette décision dès son arrivée il y a une semaine au village des athlètes. Avant même de rater ses grands débuts olympiques vendredi en super-combiné, épreuve dont il était un des favoris et qu'il a terminée prématurément en enfourchant un piquet de slalom.
"C'est difficile dans la mesure où tu lis, du coup, je ne lis pas, raconte Pinturault. Mon téléphone est éteint. J'ai uniquement le wifi allumé pour écrire sur internet des message ou des mails, donc à mes proches. Après, je vais suivre un peu les résultats de l'équipe dans l'ensemble parce qu'il faut quand même profiter et il ne faut pas non plus se couper du monde entièrement".
Même s'il ne lit pas les commentaires, Pinturault ne s'interdit toutefois pas d'envoyer de temps à autre un tweet pour informer ses supporteurs, comme il l'a fait lundi à la mi-journée après l'entraînement.
Responsable du groupe vitesse messieurs, Patrice Morisod a regretté dimanche, à l'issue du super-G, que ses coureurs, "trop sensibles, trop gentils, aient été touchés par plein de choses qui ne devraient pas les toucher".
L'entraîneur suisse se référait à des "réactions (peu amènes) de personnes (sur Facebook, tweeter, etc) qui ne connaissent pas le ski", notamment à l'encontre d'Adrien Théaux, successivement 17e de la descente, 13e du super-combiné et enfin 11e du super-G, ce qui reste la meilleure place française en ski alpin pour la première semaine.
Au passage, Alexis Pinturault, qui participe pour la première fois aux JO, s'est interrogé sur la pancarte de favori accolée à sa combinaison.
-"Etre favori ? C'est dur"-
"Etre favori? Je dirais que c'est dur, surtout en ski alpin. Ca fait partie de ces sports qui sont très instinctifs et où la faute ne pardonne pas en plus. Où il faut justement être joueur et prendre des risques. Et quand on ne prend pas de risques, ça se traduit vite en terme de centièmes, voire de dixièmes", estime le skieur de Courchevel. "C'est plus dur dans l'approche. C'est pour cela qu'il faut essayer de mettre les choses encore plus en place et rester encore plus concentré".
"Je ne suis pas Martin (Martin Fourcade, déjà deux médailles d'or en biathlon aux Jeux-2014). C'est forcément difficile", se défend le Savoyard, de mère norvégienne. Et d'établir une comparaison avec le pays de sa famille maternelle. "J'ai même une parole de Svindal (le skieur norvégien) qui me vient: +Je suis un des favoris. Mais ce qui est bien dans mon pays, c'est que si je gagne tout le monde sera content. Mais personne ne m'en voudra si je ne fais pas de médaille. Du coup, je n'ai aucune pression+".
Avant d'attaquer une semaine décisive, Pinturault s?efforce de prendre de la hauteur.
"Il faut rester conscient que c'est du sport et qu'un jour ça sourit et que le lendemain ça peut flancher ou l'inverse", philosophe-t-il.
Le jeune Français, qui n'aime pas perdre, mettra tout en ?uvre pour accrocher cette première médaille de l'alpin, mercredi en slalom géant. Et, si cela ne devait pas sourire, il disposera d'une dernière occasion de podium, samedi en slalom.