Happy Birthday : |
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Matthias Mayer (C) sur la plus haute marche du podium de la descente hommes au centre Rosa Khoutor, le 9 février 2014
L'homonymie phonétique est trompeuse: le gracile Matthias Mayer, nouveau champion olympique de descente, n'a rien du massif et flamboyant Hermann Maier, mais il compte désormais, à 23 ans, un titre olympique dans la discipline-reine que "Herminator" n'aura jamais décroché.
Matthias Mayer n'est pas n'importe qui: il est le fils de Helmut, vice-champion olympique de super-G aux Jeux de Calgary, en 1988, où la spécialité avait été admise pour la première fois.
Mais il ne lui serait jamais venu à l'idée, jeune, de s'en prévaloir. Certes Helmut lui a enseigné les premières gammes sur les planches, l'a accompagné jusque dans les compétitions de jeunes. Puis, naturellement, le fils prodige s'est affranchi de cette tutelle.
C'est d'ailleurs en super-G, discipline de vitesse et d'instinct, que Matthias s'est fait un prénom, déjà vice-champion du monde juniors, tout en technique et en toucher de neige, puis avec deux podiums en Coupe du monde.
Et il ne pouvait choisir meilleure scène que Kitzbühel pour se faire adouber au bas de la Streif, 2e le 25 janvier 2013 du super-G remporté par le maître norvégien Aksel Lund Svindal.
"Ce fut aussi un grand soulagement pour l'encadrement, on savait que la relève était là", se souvient Hans Pum, directeur des sports à la Fédération autrichienne et ancien chef de l'équipe de ski alpin.
Catégorie poids plume
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Matthias Mayer dispute la descente masculine sur la piste de Rosa Khoutor près de Sotchi, le 9 février 2014
Poids plume (1,79 m pour 73 kg) dans la catégorie des lourds, Matthias avait montré son talent ces derniers mois, mais sans parvenir à décrocher de podiums en descente (5e à Bormio, 6e à Wengen).
"En arrivant aux Jeux, je me suis souvenu de la promesse faite il y a deux ans ici même, lors de l'épreuve-test (qu'il n'avait pas terminé, NDLR): +Si tu veux réaliser ton rêve, mets toutes les chances de ton côté. Prépare-toi+", a expliqué le jeune homme.
Alors il n'a pas lésiné sur la préparation physique, pratiquant beaucoup de VTT durant la préparation estivale.
Suite à une arthrite réactionnelle en 2012, il a aussi perdu bien malgré lui une quinzaine de kilos. De cette maladie, il a fait une force.
La force du destin? Sa maman Margritt -"très religieuse", précise-t-il-, lui a bien mis en tête qu'il existe. Province aux marges de la Slovénie et de du Frioul italien, la Carinthie est la patrie de grands descendeurs (Franz Klammer, Fritz Strobl) et d'artistes (Robert Musil, Peter Handke).
Dorénavant, Matthias Mayer a sa place dans ce panthéon.