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Le slalom, qui promettait des étincelles avec Alexis Pinturault et Jean-Baptiste Grange, a viré au pétard mouillé pour le clan français, qui achève ainsi sur une touche amère sa campagne olympique en ski alpin.
Le tracé tortueux, presque diabolique, de la seconde manche imaginé par le vieux Croate Ante Kostelic, le papa d'Ivica, a piégé cinq des huit coureurs qui étaient les mieux placés au terme de la première manche, dont Grange et Pinturault.
A défaut de sourire à Ivica, le jeu de massacres a fait les affaires autrichiennes. Mario Matt, en pole position à la mi-temps, a fait attention à ne pas trop forcer pour filer vers son premier titre olympique à 34 ans et 10 mois, un record en ski alpin.
Le double champion du monde 2001 et 2007 s'est imposé devant son compatriote Marcel Hirscher, le champion du monde en titre, qui avait, lui, bien mal négocié le premier tracé, pointant alors au 9e rang.
De manière assez inespérée, Hirscher a raflé la médaille d'argent tout comme le jeune prodige norvégien Henrik Kristoffersen, lui aussi bien perdu en première manche (15e), a pris le bronze.
De grands slalomeurs qui montaient tous pour la première fois sur un podium olympique. "Merci M. Kostelic!", a lancé Kristoffersen, tout sourire.
"Tout le monde râle sur le tracé, mais, j'ai réussi à reprendre autant de temps que possible. Un tel tracé, pour certains ça se passe bien et pour d'autres non", a fait valoir Marcel Hirscher.
"Dieu merci, cette seconde manche était tellement sélective, sinon ça n'aurait pas été possible. Mais on recherche des champions olympiques, on ne fait pas des courses d'école", a estimé le N.1 mondial.
"Encore plus tordu"
Mais plusieurs criaient au scandale, à commencer par l'encadrement français qui envisageait de s'allier à d'autres pour que le vieil Ante Kostelic soit à l'avenir interdit de planter le tracé. Ce à quoi répondait le Croate: "Les jeux Olympiques ont commencé avec une devise: citius, altius, fortius (plus vite, plus haut, plus fort); C'est tout!"
"C'est sûr que c'est frustrant parce qu'on est aux Jeux, et il nous sort un truc incroyable. C'était encore plus tordu, plus piégeux que d'habitude", a avancé Grange, qui pointait au 5e rang après la 1re manche.
"Moi, je voulais tout lâcher pour ne pas finir cinq ou sixième et avoir des regrets. Mais il fallait plutôt skier prudemment sur le haut. Avec l'état d'esprit que j'avais au départ, cela ne pouvait passer", a souligné le champion du monde 2011.
Bien trop à l'attaque face à des figures alambiquées, Pinturault a chuté sur le dos les deux jambes écartées. "Moi, ce qui me dérange, ce n'est pas tant qu'il fasse des tracés étriqués, c'est plus pour le spectacle et l'image du ski que cela donne au gens, que cela m'énerve", a fait valoir le skieur de Courchevel.
Avant de goûter au bronze en géant, Pinturault avait perdu une belle chance de médaille en super-combiné, dans la manche de slalom du super-combiné tracée justement par le même Croate.
Steve Missillier, tout frais médaillé d'argent du géant, ne pouvait pas en vouloir lui à papa Kostelic, il avait déjà pris la porte dès la première manche. Seul Julien Lizeroux, le vice-champion du monde 2009, est parvenu à finir, prenant la 15e place.
Malgré les belles promesses affichées durant la saison par l'équipe masculine, le ski alpin français n'aura donc remporté à Sotchi que ces deux médailles en géant. C'est toujours mieux que le zéro pointé de Vancouver, il y a quatre ans.