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Le cycliste britannique Jason Kenny
(D) sacré en finale de la vitesse aux Jeux de Londres, serre la main de son rival français Grégory Baugé (G), le 6 août 2012
Le Britannique Jason Kenny a dompté Grégory Baugé, le champion du monde qui aime se comparer à un "tigre", lundi, sur la piste du vélodrome olympique, en finale de la vitesse messieurs des JO de Londres.
Le tournoi le plus prestigieux s'est mal terminé pour le Français. Douze ans après son entraîneur Florian Rousseau , Baugé s'est incliné lui aussi au stade ultime de la compétition.
La gifle est d'autant plus cinglante que son adversaire ne l'avait jamais battu lors de leurs oppositions récentes, la dernière fois en finale du Championnat du monde en avril.
Impeccable en demi-finale face à l'Australien Shane Perkins , qui allait prendre la troisième place, l'Antillais de l'US Créteil a buté ensuite sur un "mur".
Kenny, plus rapide que lui en qualifications (plus de deux dixièmes de seconde !), l'a remonté dans la première manche, sans trop de souci. L'Anglais, supérieur, a conduit le sprint dans la seconde manche pour s'imposer de plus d'une roue sur la ligne.
Dominé dans ce match au sommet, alors qu'il a pourtant très bien couru, Baugé a dû encaisser la défaite, lui qui a toujours connu le triomphe depuis 2009 dans les grands rendez-vous. Il a ensuite félicité son adversaire, salué par un public en délire.
Kenny a apporté à la Grande-Bretagne sa cinquième médaille d'or en sept épreuves sur la piste. La deuxième pour son compte personnel après celle de la vitesse par équipes jeudi dernier, aux dépens déjà de Baugé et de ses coéquipiers Kévin Sireau et Michael d'Almeida.
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Le cycliste français Grégory Baugé salue le public avec sa médaille d'argent sur le podium des Jeux de Londres, le 6 août 2012
Le champion français a récolté sa troisième médaille d'argent, au goût encore plus amer que les précédentes. "Je suis venu pour l'or", a-t-il répété depuis des mois en conclusion d'une olympiade dont il a été le numéro un.
Mais c'est un constat d'impuissance, face à la supériorité britannique, qu'il convient de tirer. "Il n'a pas à rougir, il n'a rien à regretter", a souligné Florian Rousseau , toujours fair-play. Kenny était plus fort tout simplement.
Il reste que le sprint français, souvent dominateur dans les Championnats du monde depuis l'émergence de la génération dorée (Rousseau, Gané, Tournant) au milieu des années 1990, attend toujours son champion olympique de vitesse.
Le dernier, Daniel Morelon, est maintenant âgé de 68 ans et a les tempes toute blanches. Il a assisté à la finale au centre de l'anneau du vélodrome.
Devenu l'entraîneur des Chinoises, le double champion olympique de vitesse, à Mexico 1968 et à Munich 1972, n'a toujours pas entendu La Marseillaise fêter son successeur au palmarès des JO. Quarante ans d'attente !
Peut-être l'hymne français, absent du vélodrome olympique depuis Sydney-2000, résonnera-t-il enfin mardi ? Si Mickaël Bourgain, entraîné à ses débuts par Morelon à Hyères (Var), réussit un exploit dans le keirin dont le favori est évidemment britannique. Chris Hoy (36 ans), l'Ecossais volant, est le tenant du titre.