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L'Allemande Claudia Pechstein en compétition sur 3.000 m de patinage de vitesse au Championnat d'Europe à Hamar le 11 janvier 2014
Alors que ses anciennes partenaires d'entraînement pouponnent ou travaillent dans un bureau, l'Allemande Claudia Pechstein, 41 ans, va prendre part dimanche à ses jeux Olympiques d'hiver, motivée par une tenace envie de vengeance.
Lorsqu'elle prendra le départ du 3.000 m sur l'Adler Arena, l'anneau couvert des JO-2014, Pechstein aura à l'esprit un chiffre.
Pas le 9, comme le nombre de médailles qu'elle a déjà remportées en patinage de vitesse depuis sa première participation aux JO, il y a 22 ans à Albertville, ni le 5 comme le nombre de ses titres.
Non, Pechstein égrène depuis plus de quatre ans un calendrier très personnel la menant jusqu'à sa délivrance.
Il s'arrêtera à 1682 jours si elle monte dimanche sur le podium du 3.000 m pour devenir l'athlète féminine la plus médaillée de l'histoire des Jeux d'hiver, à égalité avec deux fondeuses.
"Toute médaille, quelle que soit sa couleur, vaudra tout l'or du monde", a-t-elle estimé en janvier.
Engagée également sur 1.500 et 5.000 m, la Berlinoise qui aura 42 ans le 22 février, n'en aura toutefois pas terminé: "Mon combat s'arrêtera quand l'ISU aura reconnu son erreur."
Depuis 1682 jours, Pechstein se dit victime d'une injustice de la part de la Fédération internationale (ISU) qui l'a suspendu deux ans le 3 juillet 2009 en raison d'anomalies dans son passeport biologique.
Réputation ruinée
L'Allemande, formée en ex-RDA communiste, a épuisé tous les recours et dépensé une fortune en frais d'avocats pour pouvoir disputer les JO-2010 de Vancouver. En vain. Elle a suivi la quinzaine olympique canadienne de loin, avant de sombrer dans la déprime, sa réputation ruinée.
"Si je suis ici, c'est grâce à mon compagnon, il est mon préparateur mental, mon roc, il est tout pour moi", a-t-elle déclaré dans l'une de ses rares déclarations depuis son arrivée à Sotchi.
Rapports d'experts indépendants à l'appui, qui ont mis en évidence une anomalie génétique perturbant ses paramètres sanguins, Pechstein continue de marteler son innocence: "J'ai subi plus de 500 contrôles antidopage dans ma carrière, tous négatifs."
Alors qu'elle représente la seule chance de médaille allemande dans une discipline autrefois brillante mais sinistrée depuis les départs à la retraite des Gunda Niemann et Anni Friesinger, Pechstein continue de déranger.
L'accréditation qu'a reçue son compagnon pour l'accompagner à Sotchi a fait jaser. Plus grave, alors qu'elle aurait pu prétendre au rôle de porte-drapeau, le Comité olympique allemand lui a préféré Maria Höfl-Riesch, reine du ski alpin de 29 ans à la réputation sans tâche.