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Le conflit entre les patineurs de vitesse français et la Fédération française des sports de glace (FFSG) est encore monté d'un cran vendredi, après l'élimination des Français en poursuite des JO de Stochi, avec des mots violents et haineux.
"C'est quoi la volonté de ces gens-là (les dirigeants de la FFSG)? Ils sont complètement incompétents. Il faut qu'ils partent. lls nous veulent du mal, ils veulent tout simplement détruire la discipline", a réagi Benjamin Macé, l'un des trois Français engagés à Sotchi.
"C'est plus que de l'amertume. Il n'y a personne au monde que je ne déteste plus que les gens de la Fédération (...) Ils nous ont pourri la vie pendant trois ans", a-t-il poursuivi.
Plus tôt dans la journée, le président de la FFSG, Didier Gailhaguet, avait évoqué dans un entretien à l'AFP ce conflit qui perdure, avec notamment le N.1 français Alexis Contin, membre aussi de l'équipe de poursuite.
"Peut-être avons nous été trop laxistes. J'ai fait confiance principalement à Alexis parce que je l'aime bien. Je le trouve un peu coquin par moment, et intelligent. Je regrette plus que tout sa maladie, j'aurais aimé qu'il prouve à tout le monde qu'il était médaillable", a expliqué le président en référence à l'hyperthyroïdie qui a empêché Contin de participer aux épreuves individuelles.
-Et maintenant la justice?-
Les patineurs qui s'entraînent à l'étranger, faute d'anneau de vitesse en France, reprochent pêle-mêle aux dirigeants de la FFSG de ne pas les avoir soutenus financièrement, de leur faire disputer les JO sans entraîneur et de ne pas les avoir alignés sur certaines épreuves, notamment le 10.000 m olympique pour Ewen Fernandez.
Ce dernier envisage même de saisir la justice, estimant, contrairement à ce que déclare la FFSG, qu'il aurait pu être aligné sur la distance en remplacement de Contin, malade. Il prétend même que la Fédération internationale lui donne raison.
"J'ai un dossier, je vais prouver qu'ils ont tort. Il y a des chances que ça aille en justice parce qu'on ne peut pas accepter de se faire traiter de menteur dans les médias", a expliqué Fernandez.
Gailhaguet estime lui que "fondamentalement, ils traitent leur fédération d'incompétente, ils sont très durs dans les remarques, Ewen a franchi très largement la ligne jaune".
"Quand Ewen nous reproche de ne pas être sélectionné sur 10.000 m, il n'a qu'à prendre le 17 janvier le courrier de son entraîneur (un Néerlandais Bart Velkemp). Il a écrit de ne pas le sélectionner."
"Il faut qu'Ewen arrête. J'eusse aimé que sur l'épreuve notamment du 1500 m où il était inscrit qu'il nous ponde une performance un peu meilleure qui lui permettrait de parler plus légitimement", a tranché Gailhaguet, alors que Fernandez s'est classé 40e des qualifications.
-'Faire de l'ombre à l'artistique'-
"On a été trop bons trop vite et on commençait sûrement à faire de l'ombre à l'artistique. Ils ont voulu nous couper dans notre élan et faire en sorte que l'on ne performe plus", a estimé Macé.
Gailhaguet a affirmé que la Fédération avait "mis 50 % du budget sportif sur la vitesse et 50% sur l'artistique". Pourtant, Macé assure que la FFSG lui a "coupé les vivres". Fernandez, lui, certifie avoir "payé (s)a préparation" de sa poche "cette année" et déclare qu'il peut "montrer les comptes" en toute "transparence".
"On a suivi les recommandations de Vancouver, assure Gailhaguet. C'est pas pour autant qu'il y a eu un succès malgré tout. Il y a des questions plus en profondeur à se poser. Je confirme qu'Alexis Contin est l'athlète le plus aidé de la Fédération."
Contin s'en était déjà pris à ses dirigeants avant les JO, leur reprochant de lui avoir coupé les vivres alors qu'il pouvait offrir à la France un première médaille historique en patinage de vitesse.