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Le nageur français Florent Manandou sourit à l'arrivée du 50 m libre des Jeux de Londres qui lui a valu le titre olympique, à Londres, le 3 août 2012.
Catapultés stars de la natation à Londres, Yannick Agnel , Camille Muffat et Florent Manaudou , qui ont tous moins de 23 ans, seront les porte-drapeau de la natation française sur la route des JO-2016 à Rio.
Sept médailles, dont 4 en or: la France n'avait jamais connu si belle moisson olympique. Agnel repart avec 3 médailles (or sur 200 m et 4x100 m et argent sur 4x200 m), Muffat 3 médailles (or sur 400 m, argent sur 200 m et bronze sur 4x200 m) et Manaudou 1 médaille (or sur 50 m). Une récolte bien au-delà de l'objectif fixé (6 médailles dont 2 en or).
Voilà 8 ans que la natation française s'est décomplexée et s'illutre au plus haut niveau à l'image du plus prestigieux des relais, le 4x100 m, présent sur tous les podiums depuis quatre ans, jusqu'au titre olympique inédit.
Tous sont un peu les +enfants+ de Laure Manaudou , lauréate olympique en 2004. Alain Bernard s'est ensuite engouffré sur la voie en décrochant l'or sur la distance reine (100 m) en 2008.
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La nageuse française Camille Muffat
pendant les séries du 200 m nage libre aux JO de Londres, le 30 juillet 2012.
Agnel et Muffat, les Niçois, et Manaudou, le Marseillais d'adoption, ont repris le flambeau à Londres. "Il y a un phénomène d'aspiration qui se fait. Philippe (Lucas, ex-entraîneur de Laure Manaudou ) qui peut être si différent de Fabrice (Pellerin, entraîneur des Niçois) c'est quand même inspirant, malgré tout. Montrer que c'est possible", analyse Denis Auguin, coach d' Alain Bernard , qui a pris sa retraite à Londres.
Modèle individuel
"Il y a des cycles. C'est notre modèle de la natation française. On est brillant aux Jeux sur deux ou trois nageurs. Pour l'instant, on est encore sur des individualités et là ça sourit parce qu'on fait de l'or mais on n'est pas plus en avance par rapport à Pékin (JO-2008)", tempère-t-il.
La preuve par les chiffres: les hommes étaient engagés sur 13 épreuves individuelles. Ils n'ont pris part qu'à quatre finales. Les filles, inscrites sur 14 épreuves, ont atteint cinq fois une finale.
Bref, la réussite est avant tout individuelle. Agnel et Muffat ont un talent exceptionnel que leur entraîneur (Fabrice Pellerin à Nice) a su faire fructifier grâce à une méthode élitiste et très personnelle.
"Ce qui compte c'est que chacun puisse construire un projet qui corresponde à sa sensibilité et que l'Etat ou une fédération soit un support, un accompagnant mais pas quelqu'un qui vient contrer ça. Aujourd'hui, c'est nous, avant c'était d'autres", souligné Fabrice Pellerin, qui espère ne pas rester seul à briller.
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Le nageur français Yannick Agnel
pose sur le podium avec sa médaille d'or du 200 m libre remportée aux JO de Londres, le 30 juillet 2012.
"L'enjeu pour les quatre prochaines années est de dupliquer", avance-t-il.
Une fois les cendres de la victoire éteintes, Pellerin remettra ses nageurs au travail dès la rentrée avec une "dimension travail, exigence, implication, nécessairement présente". "Sous des formes peut-être différentes. Mais on ne peut pas dormir pendant un an ou deux avec la médaille sous l'oreiller et s'en satisfaire".
Florent Manaudou , lui, est un cas part. Il est le seul Marseillais à avoir réussi sur un groupe dense, qui avait fait sensation à l'Euro-2010 à Budapest.
"La compétition de haut niveau est injuste au départ. Elle est basée sur un talent et un capital génétique. Florent est bien doté. Il a la chance d'avoir une explosivité extraordinaire. Il ne doit pas être très loin des qualités fondamentales qu'a sa soeur pour nager longtemps et vite. J'ai de bons espoirs sur l'an prochain", souligne son entraîneur Romain Barnier, qui a assumé son échec londonien de ses autres nageurs (Lacourt, Gilot).
"Je n'oublierai pas dans mon bilan tout ce que j'ai raté en tant qu'entraîneur. C'est le groupe qui doit performer et on ne doit pas se cacher derrière la performance de Florent. Notre concept de collectif a testé ses limites lors de ces Jeux. Je pense que je vais m'inspirer de tout ce que j'ai vu, de ce qu'a réussi à mettre en place Fabrice (Pellerin) avec ses athlètes", a-t-il dit.
Premier examen, dans un an à Barcelone avec les Mondiaux.