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© AFP/Olivier Morin
L'Ougandais Stephen Kiprotich
célèbre sa victoire dans le marathon des JO de Londres, le 12 août 2012
Alors que l'on attendait un nouveau duel entre Kényans et Ethiopiens, l'Ougandais Stephen Kiprotich a grillé la politesse aux meilleurs coureurs des haut-plateaux pour offrir à son pays la 2e médaille d'or olympique de son histoire et clôturer l'athlétisme par une nouvelle page d'histoire.
John Akii-Bua n'est plus seul: le champion olympique du 400 m haies en 1972, héros national au destin tragique décédé en 1997, a désormais un successeur avec Kiprotich.
Lancé à pleine vitesse vers son heure de gloire, l'Ougandais a pris le temps de s'emparer du drapeau national et de s'en draper avant de franchir le ruban final (2 h 08 min 01 sec).
Dernier acte des épreuves d'athlétisme aux Jeux de Londres, le marathon, épreuve mythique au sein du mythe olympique, a constitué un dernier tour d'honneur dans les rues bondées de la capitale londonienne.
© AFP/Adrian Dennis
Le Kényan Wilson Kipsang Kiprotich passe devant le palais de Buckingham pendant le marathon des JO de Londres, le 12 août 2012
Sous un soleil vif, les concurrents se sont élancés en fin de matinée portés par une ferveur populaire incroyable, tout au long du parcours qui faisait la part belle aux plus beaux monuments de la ville, avec l'arrivée non loin de Buckhingham Palace.
Kiprotich, qui s'entraîne au Kenya avec Eliud Kipchoge , champion du monde 2003 du 5000 m, a su renverser une situation fortement compromise à 7 km de l'arrivée.
Usé par le jeu d'équipe des Kényans Abel Kirui , 2e (2 h 08:27.) et Wilson Kipsang Kiprotich, 3e (2 h 09:37.), l'Ougandais perdait quelques longueurs sur le duo peu après le 35e km.
Accélération
Mais il revenait du diable vauvert pour placer une incroyable accélération 1,5 km plus loin. Dans un virage, il passait devant ses deux adversaires pour littéralement les déposer sur le bitume.
Kirui, double champion du monde (2009, 2011), tentait bien de revenir, mais Kiprotich maintenait son avance, embrassant de temps à autres un bracelet à son poignet gauche pour se donner du courage.
© AFP/Adrian Dennis
Le Kényan Wilson Kipsang Kiprotich prie à l'arrivée du marathon des JO de Londres, le 12 août 2012
Deuxième et troisième, le Kenya peut s'interroger sur sa tactique de course et sa sélection. Les dirigeants de Nairobi n'ont peut-être pas fait un choix judicieux en laissant à la maison Patrick Makau, détenteur du record du monde (2h 03:38. en 2011).
Pour sa part, l'Ethiopie présentait surtout Ayele Abshero, vainqueur en janvier à Dubai avec la meilleure performance mondiale (MPM, 2h 04:23.). Abshero a effectivement accompagné Kiprotich et Kirui, en chasse derrière Kipsang qui, en tant que vainqueur du dernier marathon de Londres, avait décidé d'ouvrir la route.
Mais Abshero a craqué, lui aussi, peu après le 25e km pour laisser les deux Kényans et l'Ougandais constituer le trio gagnant.
"Le rythme était vraiment rapide et je savais que je ne pourrais pas m'échapper des deux Kenyans facilement. J'ai donc décidé de les accompagner. Et puis j'ai dû accélérer et creuser un écart, parce que je voulais gagner cette médaille", a expliqué Kiprotich le plus simplement du monde.
"Je suis très heureux de gagner une médaille pour mon pays. J'aime mes compatriotes, et tout le monde doit être content parce que nous n'avions pas gagné de médaille en marathon auparavant", a-t-il conclu.