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© AFP/Yuri Cortez
La kayakiste française Emilie Fer
lors de la finale du slalom des JO de Londres le 2 août 2012
Championne des occasions ratées, Emilie Fer a enfin réussi la course parfaite dans le bassin de Lee Valley pour devenir à 29 ans la première championne olympique française de kayak, jeudi dans le bassin de Lee Valley.
En l'espace d'une journée, Fer a réalisé deux parcours propres. Un exploit pour la Francilienne, l'aboutissement d'une reconstruction physique et mentale lancée au lendemain du couac de Pékin en 2008 où une porte manquée l'avait reléguée à la 7e place.
Passée sous la houlette de Sylvain Curinier peu après le retour de Chine, elle passe sur le billard l'année suivante pour réparer une épaule gauche récalcitrante.
© AFP/
La kayakiste française Emilie Fer
sur le podium des JO de Londres le 2 août 2012 à Lee Valley après sa victoire en slalom
"J'ai eu la chance de programmer l'opération, que ce n'était pas un accident mais c'était quand même quatre mois d'arrêt complet, sans toucher à la pagaie", se souvenait-elle après son triomphe londonien.
Sa médaille d'argent européenne peu après son retour la même année impressionne le coach. Mais les qualités physiques (1,70 m pour 63 kg) et techniques restent freinées par une apparente faiblesse mentale.
D'où le recours à différents préparateurs dont elle parle sans rougir. Bien au contraire: "j'aime la préparation mentale, pas une technique plus qu'une autre. Ca m'a permis de relativiser (après Pékin)".
Dans le groupe de Tony
Ca lui a permis de découvrir qu'elle "marche au gros challenge alors que je ne suis pas comme ça dans la vie", reconnait la licenciée de La Colle-sur-Loup, ville des Alpes Maritimes où elle a découvert le kayak lors d'une séance d'essai avec son frère.
Elle apprécie tout autant le travail avec le groupe d'entrainement, chapeauté par Curinier, "un entraineur d'expérience qui a été médaillé olympique et qui cherche sans arrêt à droite, à gauche" des nouveautés, et qu'elle partage avec un champion d'exception, Tony Estanguet .
Mais les résultats sportifs ne sont toujours pas au niveau des attentes. Elle cravache d'ailleurs pour gagner son billet pour Londres, ne sortant victorieuse de son duel avec Carole Bouzidi qu'au terme de leurs trois confrontation en avril à Pau, où elle s'entraine au pole France.
Sélectionnée, Emilie assiste au sacre européen de sa rivale en mai dernier à Augsbourg (Allemagne). Dans l'ombre. Mais convaincue qu'elle naviguera "jour à (s)on meilleur niveau".
Ce jour est finalement le 2 août. Dans les eaux bouillonnantes de Lee Valley où elle a réussi deux passages parfaits. "Je suis fière de moi", dira la championne, sortant même d'une réserve naturelle pour raconter qu'elle "a dansé entre les deux manches".