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© AFP/Emmanuel Dunand
Le judoka français Teddy Riner
sur le podium après sa victoire en + 100 kg aux JO de Londres
Teddy Riner a conquis l'or olympique des lourds qu'il désirait tant, vendredi à Londres, mais quasiment sans combattre, privé d'adversaires tétanisés par la peur de se faire mettre à terre par celui qui est définitivement l'extraterrestre du judo.
La finale contre le Russe Alexander Mikhaylin a été à ce titre un modèle du genre, insupportable pour le public, à grande majorité français, qui n'était - c'est une chance - pas venu voir du judo mais le sacre annoncé du quintuple champion du monde.
Embarrassé de proposer aussi peu de spectacle, Riner essaya bien d'attaquer à deux ou trois reprises. Méritoire, alors qu'il aurait pu jouer la montre face à un adversaire déjà sanctionné pour passivité et donc assuré de sa défaite s'il continuait à ne rien tenter.
© AFP/Miguel Medina
Le judoka français Teddy Riner
(d) après sa victoire contre le Russe Alexander Mikhaylin
en finale des + 100 kg le 3 août 2012 aux JO de Londres
"Je m'étais entraîné à faire du judo mais je suis tombé sur des mecs qui restaient en arrière. Je leur ai dit +Vous voulez jouer à ce petit jeu là ?+ Très bien, mais moi, j'ai la caisse", racontait Riner au sortir de son combat
"Le Russe n'était pas content, mais je lui ai dit +Fair-play, man+. Il n'a rien fait dans le combat, il n'a pas fait une attaque, alors que moi, j'ai essayé".
"On n'était pas là pour mettre +un pion+, mais pour gagner", confirmait son entraîneur de toujours, Benoît Campargue qui avait, un jour, promis aux parents du jeune cadet Teddy Riner qu'il serait champion olympique. "On a vu tout au long de la semaine des grands champions se faire sortir pour avoir trop attaqué. Il fallait rester prudent."
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Le judoka français Teddy Riner
bouquet de fleurs et médaille d'or en bouche le 3 août 2012 aux JO de Londres
Qu'importe! Riner oubliera vite la manière dont il a dominé le Polonais Janusz Wojnarowicz et le Sud-Coréen Kim Sung-min, auteurs de combats de cour d'école, il se satisfera des ippons infligés au Tunisien Faicel Jaballah et au Cubain Oscar Brayson, après des débuts de match tout aussi médiocres... L'essentiel, ce après quoi il courrait depuis sa déconvenue des JO de Pékin (médaillé de bronze), est désormais autour de son cou.
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Bio du judoka français Teddy Riner
, sacré champion olympique en plus de 100 kg
Trois ministres des sports
"C'est le fruit de quatre années de travail. Pour l'instant, je ne réalise pas encore très bien. Je crois que je ne vais pas quitter ma médaille, que je vais dormir avec! C'est magnifique, ce public de feu, il y avait toute ma famille. Je sais que je l'ai fait", jubilait le Français qui a bousculé le protocole pour aller longuement saluer ses innombrables supporteurs.
Et d'abord ses parents et ses frères, ses amis, sa fiancée dont les apparitions sont rarissimes, Benoît Campargue dont il a baisé les chaussures dorées, puis les trois ministres ou ex-ministres français des sports présents dans la salle, Valérie Fourneyron, Guy Drut et David Douillet qui le devance encore d'un titre olympique mais compte "seulement" quatre médailles d'or mondiales.
Riner, qui a passé la dernière semaine cloîtré au Village olympique à tourner comme une bête en cage, en regardant ses "potes rentrer à la maison les uns après les autres", est désormais libéré.
Tout comme le judo français, en quête de son premier titre olympique depuis celui de Douillet, en 2000... La semaine londonienne a été en effet épique avec l'apothéose des deux leaders, Riner et Lucie Décosse, en -70kg, agrémentée de cinq médailles de bronze - Priscilla Gneto (-52kg), Automne Pavia (-57kg), Ugo Legrand (-73kg), Gévrise Emane (-63kg) et Audrey Tcheuméo (-78kg). Soit une récompense pour tous les médaillables potentiels. Du grand art!