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A l'heure où rien n'est plus vraiment modeste dans les JO d'hiver, Lillehammer, inoubliable théâtre de l'édition 1994 et aujourd'hui hôte des jeux Olympiques de la jeunesse, apporte la preuve qu'une autre voie est possible.
Ils sont nombreux en Norvège à rêver que le succès annoncé de ces IIe JOJ d'hiver ouvre la voie à une nouvelle candidature olympique de la ville, voire de la région accouplée à Oslo, à 147 km seulement, pour 2026.
Un temps condamnée, en raison de sa taille modeste (27.000 habitants) et du manque d'hébergements, à définitivement jouer les seconds rôles sur la scène olympique, la ville a travaillé dans l'ombre pour préparer ces JOJ en modernisant la plupart des équipements de 1994 afin de ficeler un projet durable. Et qui pourrait s'avérer ultra-moderne dans dix ans.
Les efforts de recyclage de Lillehammer apportent un vent de fraîcheur en des temps troubles pour l'olympisme: alors que le souvenir de la folie dépensière de Sotchi est toujours vivace, le CIO a choisi Pékin pour accueillir les JO d'hiver de 2022, faute de concurrence, et doit gérer leur préparation en même temps que celle de PyeongChang --ville coréenne où les installations sportives étaient aussi rares que la neige--.
"Oui, Lillehammer pourrait accueillir à nouveau les Jeux d'hiver", estime Christophe Dubi, directeur exécutif du CIO pour les jeux Olympiques, "même s'il y aurait des aménagements à prévoir en terme d'hébergements en englobant toute la province du Oppland".
"Le retour en arrière est possible. Il y a moyen d'organiser des JO d'hiver dans de petites villes", poursuit celui qui avait regretté publiquement, rompant ainsi avec la diplomatie polie du CIO, la défection d'Oslo qui avait ouvert la voie à la victoire de Pékin pour 2022.
- 'Affaire norvégio-norvégienne' -
Depuis l'édition de Lillehammer, que tous les athlètes présents à l'époque évoquent avec des trémolos dans la voix, le nombre des engagés est passé de 1700 à 2800, celui des épreuves de 61 à 98 et celui des accrédités a crû dans les mêmes proportions. Sans parler des budgets.
En 1994, Lillehammer avait dépensé 1,3 milliard de dollars de l'époque pour accueillir les JO et engrangé un bénéfice de près de 50 millions. A des années lumières de Sotchi et ses 36 milliards d'euros.
Les Jeux d'hiver restent accessibles aux villes moyennes, ne cesse de répéter le CIO. Vendredi, son président Thomas Bach a estimé que la potentielle candidature de la ville --qui deviendrait ainsi la troisième à bisser après Lake Placid et Innsbruck-- était une "affaire norvégio-norvégienne". Mais le patron de l'institution olympique, promoteur de l'agenda 2020 dont la philosophie est à l'opposé de Pékin ou Sotchi, verrait d'un bon ?il une +petite+ candidature scandinave atterrir sur son bureau pour 2026.
La Norvège mûrit son projet. A peine Oslo retiré de la course à 2022, une délégation de son comité olympique national s'était rendu à Lausanne pour expliquer sa défection et ménager le CIO en vue d'une nouvelle candidature.
Et qui au royaume d'Harald est capable de porter un projet rassurant par sa sobriété financière si ce n'est la ville possédant toutes les infrastructures nécessaires?