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Star planétaire du hockey, Alexander Ovechkin est présent partout à Sotchi, des affiches aux publicités télés, mais sur la glace, le Russe électrique peine à faire la différence alors que sa "Sbornaïa" affronte la Finlande mercredi en quart de finale du tournoi olympique.
Ovechkin, c'est le visage des Jeux: le premier Russe à porter la flamme olympique lors de son long périple et le sourire édenté qui recouvre tous les distributeurs du Parc olympique: le joueur des Washington Capitals (NHL) est une rockstar.
Le Moscovite de 28 ans est tellement adoré que ses amours sont suivis attentivement dans les médias, russes comme américains. Depuis décembre 2012, il est fiancé à la joueuse de tennis Maria Kirilenko , médaillée de bronze pour la Russie aux Jeux de Londres.
"Ovi", dans les médias et dans la vie, c'est d'abord une attitude: un humour bien à lui et un caractère trempé. Interrogé sur ce que représenterait pour la Russie une médaille d'or en hockey, le N.8 a répondu: "Ca veut dire que l'or coûte 50 milliards (de dollars)." Moquant au passage le coût des Jeux, malgré son statut d'ambassadeur officiel.
Côté caractère, les médias américains l'ont souvent accusé d'être nonchalant, égoïste et trop exhubérant. Dans la parfois conservatrice NHL, il est mal vu de célébrer un but trop bruyamment ou en faisant semblant d'éteindre sa crosse en feu.
Et Ovechkin en marque beaucoup...
L'attaquant de Washington a été trois fois meilleur marqueur de la NHL (2008, 2009, 2013), trois fois MVP de la ligue (2008, 2009, 2013) et élu trois fois meilleur joueur par ses pairs (2008, 2009, 2010). Avec 40 buts, il mène encore cette saison le classement des buteurs.
- Pas raffiné -
Des honneurs impressionnants qu'Ovechkin doit d'abord à son physique. Fils de Mikhaïl, footballeur professionnel, et de Tatyana, deux médailles d'or olympique avec l'équipe soviétique de basket, Alexander est un sacré gaillard (1,88 m ; 100 kg).
"C'est un super athlète, puissant, avec un tir foudroyant. Ce n'est pas un joueur de finesse, qui va avoir une lecture du jeu raffinée", explique Dany Dubé, entraîneur de l'équipe du Canada aux Jeux de 1994 et analyste à Sotchi pour Radio-Canada.
Mais, continue l'ancien entraîneur de l'équipe de France, "il a besoin d'un bon passeur avec lui, qui joue pour lui, comme (Nicklas) Bäckström le fait à Washington. Ovechkin ne rend pas les autres meilleurs, contrairement à (Sidney) Crosby".
"Ovi" et le héros canadien ont constamment été comparés depuis leur arrivée la même année en NHL.
Crosby a déjà gagné une Coupe Stanley avec Pittsburgh et l'or olympique en 2010, Ovechkin rien.
Le Russe joue un peu de sa réputation à Sotchi. Il a bien débuté le tournoi olympique, ouvrant le score après seulement 77 secondes contre la Slovénie. Mais, depuis, rien.
Pourtant, Ovechkin est le joueur le plus utilisé de la "Sbornaïa". Son entraîneur Zinetula Bilyaletdinov a même expliqué réfléchir à l'aligner en défense, histoire de mettre un attaquant de plus sur la glace et secouer une production offensive russe apathique avec seulement huit buts en trois matches.
Après un tour préliminaire décevant, ponctué par une défaite contre les Américains (3-2 aux tirs au but), toute la Russie compte sur lui pour ramener une médaille d'or qui échappe aux Russes depuis les Jeux d'Albertville en 1992.
"De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités", résume son coéquipier Fyodor Tyutin. Comme pour les super-héros. A Ovechkin de démontrer que le costume ne sera pas trop grand pour lui.