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Les Etats-Unis ont fait vivre un calvaire au public russe du Palais des glaces Bolchoï de Sotchi au cours d'une séance de tirs au but interminable au terme de laquelle ils ont battu la Russie 3 à 2, samedi à Sotchi.
Pour la suite du tournoi olympique, la Russie conserve toutes ses chances après ce match de poule, mais pour le Bolchoï, quelle agonie!
Dans une ambiance surchauffée --le match a toujours un sel particulier même plus de vingt après la fin de la Guerre froide--, Américains et Russes se sont offert une séance de huit tirs au but, qui a fait émerger un héros: T.J. Oshie.
L'attaquant a soufflé le chaud et le froid dans les tribunes. Le joueur de Saint-Louis a tiré à six reprises... et marqué quatre fois. Ce qui constitue une performance exceptionnelle.
"Je pense que tous les gamins veulent faire les tirs aux but quand ils sont grands, alors ils vont dehors répéter leurs mouvements: ce soir ça a payé!", a réagi Oshie à l'issue du thriller.
"Nous étions comme (tout le monde), nous ne pouvions qu'apprécier le spectacle", a souri son coéquipier Joe Pavelski, pas mécontent d'avoir un tireur d'élite dans son équipe.
En cas de succès dimanche contre la Slovénie, les Américains seraient assurés de terminer premiers du groupe A et seraient qualifiés directement pour les quarts de finale. La Russie, grâce au point pris samedi, pourrait tout de même prendre la place de meilleur deuxième, qualificative directement aussi. Mais elle doit battre la Slovaquie dimanche.
- Les Russes dépités -
Il aura fallu attendre 15 secondes avant de ne plus s'entendre. A peine la mise-en-jeu disputée, les "Rossi-ya! Rossi-ya!" assourdissants du public russe faisaient résonner le Bolchoï.
A chaque accélération d'un joueur russe, une acclamation, à chaque tir, même inoffensif, un rugissement, le Bolchoï a été agité de tremblement pendant la majorité de la rencontre, de convulsions pendant la séance des tirs au but.
Les Américains, en terre hostile malgré quelques drapeaux étoilés dans les tribunes, n'ont pas essayé de jouer aux malins. L'entraîneur Dan Bylsma avait demandé à ses "boys" de jouer physique face à des Russes très techniques.
Une consigne appliquée avec vigueur, à l'image de ces petits échanges d'amabilités entre Syomin et Backes ou entre Kesler et Belov, l'enthousiasme américain a parfois froissé et usé les Russes, mais pas leur public, visiblement ravi de voir la température monter.
L'opposition de style a donné lieu à des buts bien différents. Après une première période virevoltante, les Russes ont fini par ouvrir le score dans un Bolchoï en délire, Pavel Datsyuk, le capitaine, déjouait Jonathan Quick au terme d'une échappée.
Les Américains continuaient eux d'appliquer les consignes. En supériorité numérique, ils chargeaient le filet et égalisait par Cam Fowler (1-1). Les coéquipiers de Zach Parise débranchaient même le Bolchoï en milieu de troisième période avec un but de Joe Pavelski, toujours en supériorité numérique (2-1).
Mais Datsyuk, encore lui, déjouait Quick une deuxième fois pour égaliser (2-2). Le Bolchoï a ensuite manqué l'arrêt cardiaque quand l'arbitre a refusé le but de la victoire aux Russes avec moins de 5 minutes à jouer. La patinoire de 12.000 avait pourtant explosé de joie. Pour rien.
Puis Oshie a donné sa leçon de tirs au but.
Dépités, les Russes ont salué le public et le président Vladimir Poutine, présent dans les tribunes, pour filer par la petite porte. Sans doute avec à l'esprit les Jeux de Vancouver, quand ils avaient été sortis dès les quarts.