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Guilbaut Colas à un entraînement de bossesz freestyle à quelques jours des JO le 5 février 2014 à Rosa Khutor
Le skieur de bosses français Guilbaut Colas a vécu dimanche la plus cruelle des fins de carrière pour un sportif de haut niveau, en se blessant à la veille de participer à ses derniers jeux Olympiques.
Le Grenoblois de 30 ans, qui avait fait des Jeux de Sotchi son dernier pari après trois ans de galères physiques, a été victime d'une rupture du ligament croisé antérieur et d'une lésion du ménisque interne en se blessant à la réception d'un saut lors d'une manche d'entraînement, dimanche à la veille de la compétition au Parc Extrême de Rosa Khoutor.
Depuis cette année 2011 ponctuée d'un titre mondial et du globe de cristal, Colas a vécu un enfer et seul l'objectif olympique l'a convaincu de ne pas raccrocher les skis malgré deux saisons entièrement perdues à cause de blessures au dos.
A Sotchi, il espérait secrètement effacer le souvenir de sa 6e place aux JO-2010 à Vancouver, où il avait abordé la compétition comme l'un des grands favoris. Victime d'un "excès de confiance" en finale, Colas voulait sa revanche.
"Je suis obsédé par les jeux Olympiques, j'y pense tous les jours", confiait ainsi le bosseur en octobre 2012 après avoir dû subir une première saison blanche pour cause de graves problèmes au dos. Las, le Grenoblois s'était de nouveau blessé au dos deux mois plus tard, à la veille de l'ouverture de la Coupe du monde, perdant un nouvel hiver.
En mars 2013, il avait voulu revenir précipitamment pour défendre son titre de champion du monde mais était reparti des Mondiaux-2013 avec une vilaine 39e place, une terrible claque pour un skieur qui dominait le circuit mondial seulement deux ans auparavant et qui était à cette époque surnommé +la machine de guerre+ par son entraîneur d'alors, Fabien Bertrand.
"Fond du tunnel"
Après une préparation estivale tronquée à cause des douleurs, Colas a repris l'entraînement à l'automne dernier, sous infiltrations, pour attaquer la saison olympique. Ses retrouvailles avec la Coupe du monde ont été encore plus délicates que prévu, avec pour meilleur résultat une 10e place à Deer Valley, sa piste fétiche et la référence dans sa discipline.
Mais pour l'entraîneur des Bleus Ludovic Didier, Colas était parvenu à revenir "du fond du tunnel" après avoir soigné la "blessure mentale" de sa perte de statut. "Passer de leader à rien du tout, c'est dur", soulignait le coach français.
Et Colas semblait confiant avant les Jeux. "Je viens sans pression, je ne suis pas là en tant que leader. Je vais bien physiquement, je n'ai plus de douleurs et j'ai le mental pour gagner (une médaille) car je l'ai déjà fait" disait-il récemment. A Sotchi, il se voyait en "vieux loup sur le retour", comme le skieur alpin Julien Lizeroux, même s'il était prêt à tourner la page car un bureau l'attend dans une société de gestion du patrimoine des sportifs de haut niveau.
Sans Colas, la France comptera lundi sur Anthony Benna et le jeune Benjamin Cavet (19 ans). Leur objectif sera de se qualifier pour la première phase de la finale (Top 20), voire -pour Benna- d'accrocher la deuxième phase (Top 12), mais une médaille relèverait du miracle. Les deux Bleus sont loin du niveau des meilleurs mondiaux, les Canadiens Alexandre Bilodeau, champion olympique en titre, et Mikaël Kingsbury, champion du monde en titre, qui pourraient offrir deux autres médailles de ski de bosses au Québec après l'or et l'argent des soeurs Justine et Chloé Dufour-Lapointe.
Benna et Cavet peuvent toutefois s'inspirer de leur petite protégée, la jeune Perrine Laffont, qui a pris la 14e place de l'épreuve dames samedi, à 15 ans et sans complexe, après avoir montré de belles promesses lors des qualifications (5e).