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© AFP/Alberto Pizzoli
Tireurs et staff de l'équipe de France d'escrime regardent le match France/Etats-Unis comptant pour les quarts de finale de la compétition par équipes de fleuret messieurs aux JO de Londres, le 5 août 2012.
L'équipe de France d'escrime a sombré lors des jeux Olympiques de Londres où elle a été incapable de ramener la moindre médaille, du jamais vu depuis 52 ans, et la déroute a tourné au conflit d'intérêts, pour le plus grand malheur des escrimeurs, désabusés.
Il faut remonter à 1960 et les JO de Rome pour voir la France rentrer bredouille. Désormais, 2012 fera date dans les annales comme le naufrage de l'équipe de France, qui compte pourtant dans ses rangs de très bons tireurs et d'excellents entraîneurs.
Mais à l'heure de la mondialisation de la discipline, la France n'a pas su conserver sa place de grande nation. Il faut remonter à 2005 et les Championnats du monde pour trouver une récolte riche. Les Bleus avaient glané 10 médailles, dont 4 en or.
"En 2005, on se voyait tout beau. Depuis ça ne fait que baisser. C'est vrai que les autres nations montent mais il y d'autres raisons. Ils ont des moyens qu'on n'a pas, un état d'esprit qu'on n'a pas", a déploré Erwann Le Pechoux, éliminé dimanche avec ses camarades du fleuret par équipes face aux Etats-Unis dès leur entrée en lice.
Ses coéquipiers des autres armes, passés à côté tout au long de la semaine, n'ont toujours pas digéré. Et pour la première fois, ils ont choisi de parler publiquement de leurs inquiétudes.
"Le constat est simple: on a zéro médaille. Alors à partir de maintenant c'est: qu'est-ce qu'on fait ? L'idée n'est pas de dire que untel est responsable, mais voir vers quoi on va aller", a déclaré l'épéiste Gauthier Grumier, nostalgique des années où il caracolait en tête du classement mondial.
© AFP/Toshifumi Kitamura
Les Français Erwan Le Pechoux (g) et Enzo Lefort (d) s'affrontent lors de la compétition de fleuret individuel des JO de Londres, le 31 juillet 2012.
"L'objectif est de retrouver le haut niveau, ces premières places, et pour arriver à ça, il n'y a pas de secret, c'est le travail. On travaillait, mais peut-être pas assez bien. Il va falloir optimiser nos méthodes de travail et pas forcément tout changer", a-t-il plaidé, précisant qu'il n'était pas question d'entrer dans le jeu politique.
Déstabilisation
A peine la débâcle soldée dimanche, le président de la Fédération française, Frédéric Pietruszka, a dénoncé "une campagne de déstabilisation", lancée par l'opposition alors qu'en mars auront lieu les élections à la tête de l'instance.
"Ce que j'ai envie de dire, c'est que tout ceux qui participent à déstabiliser la Fédération française d'escrime ont vraiment oeuvré pour faire en sorte que ce résultat soit le plus mauvais possible", a lancé le président.
La personne visée est Isabelle Lamour, épouse de l'ancien ministre des Sports et double champion olympique au sabre, Jean-François Lamour, qui s'est officiellement déclarée il y a plusieurs mois candidate à la présidence de la FFE.
Les athlètes sont inquiets. A l'image de Brice Guyart , dernier Français champion olympique (2004), renvoyant, via son compte twitter, à certaines inquiétudes exprimées il y a un an: "Nous ne faisons plus peur, nous ne surprenons plus. Ou plutôt si, nous nous surprenons à perdre des matches largement à notre portée. Avec en prime le sentiment de ne pas avoir livré le combat attendu ou pire d'avoir frôlé le hors-sujet".
M. Pietruszka a promis l'analyse d'un tel fiasco, qu'il lie à des faiblesses psychologiques avant que des décisions soient prises.
Dès dimanche soir, le président a pris une décision: le remplacement du directeur du haut niveau, Patrice Menon, "pas en tant que bouc-émissaire", a-t-il précisé.