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"Il y a déjà un peu de nostalgie", a confié dimanche à l'AFP Martin Fourcade, alors que s'achèvent les jeux Olympiques de Sotchi où le biathlète français aura décroché trois médailles, dont deux titres olympiques.
Q: Avec quelques heures de réflexion et de décompression en plus après le relais, quel bilan faites-vous de vos JO ?
R: "Hier (samedi), j'étais un peu triste après le relais, mais aujourd'hui, après une nuit pour fêter ça, ce qui ressort c'est avant tout beaucoup de bonheur d'avoir réussi à réaliser l'objectif que je m'étais fixé. C'est quatre années qui s'écoulent et qui ont été fortes en émotions, en résultats, en tant qu'aventures humaines aussi. Il y a déjà un peu de nostalgie car on sent que ça s'arrête, même si la saison n'est pas finie. Là, on a fait cette nuit une petite entorse au travail de récupération, mais ça va repartir. Du coup, il y a un mini-coup de blues, c'est dû au fait de se dire que finalement je suis d'un côté très heureux, et puis de l'autre, tu sais que c'est fini que ça fait quatre ans que tu bosses pour un truc et que même si tu l'as, ce sont des émotions qui sont passées".
Q: Votre plus grande fierté est-elle d'avoir réussi à faire ce que vous aviez dit, décrocher un titre olympique ?
R: "Ma plus grande fierté, c'est que au-delà de ce que j'ai annoncé, le titre de champion olympique me tenait vraiment à coeur. C'est ce dont je rêve depuis quatre ans, ok, mais pas seulement, depuis bien plus que ça. Je suis vraiment un fan du sport. Et de savoir que quoi qu'il se passe maintenant j'aurai ça, c'est quand même un apaisement. Ca ne m'échappera pas."
Q: Quel image de vos Jeux retenez-vous ?
R: "Mon image des Jeux, c'est la sortie du pas de tir, lors de la poursuite. En fait, je réalise à ce moment là que je vais être champion olympique. Et c'est rigolo, je fais le lien entre un rêve d'enfant, un peu naïf ou inimaginable, et la fierté d'un athlète et d'un homme qui a mis en place les choses pour le faire devenir réalité. A ce moment là, je concilie ça, le rêve et l'ambition."
Q: Quels sont vos objectifs désormais ?
R: "J'ai d'autres objectifs importants. Je ne suis pas du genre à m'arrêter sur mes lauriers sinon j'arrêterai aujourd'hui. C'est sûr que le ski de fond me tient à coeur. Là j'ai juste envie de terminer la saison, de me reposer un peu. Je suis quand même extrêmement éprouvé, après ces JO et cette nuit encore plus (rires)."
Q: L'idée des quatre prochaines années, c'est de concilier ski de fond et biathlon ?
© AFP/
Martin Fourcade, vainqueur du 20 km individuel de biathlon, lors de la cérémonie de remise de bouquets sur le complexe Laura de Rosa Khoutor, le 13 février 2014
R: "On en a parlé brièvement avec mes entraîneurs hier. Il faudra qu'on discute de quels objectifs on se fixe pendant ces quatre prochaines années, et de comment on y va. Je repars, ça s'est sûr, et si je repars, ce n'est pas pour me reposer sur le niveau qui est le mien. C'est pour essayer de continuer à aller chercher. Ca veut dire travailler et mettre des choses en place. Faire les deux sports en même temps ne sera pas forcément compliqué. Le plus dur va surtout être de repartir avec la même envie de progresser alors que j'ai atteint le Graal d'un sportif. L'envie que j'ai, c'est de ne pas rester là-dessus. Je ne suis pas inquiet même s'il y aura une organisation à trouver."
Q: On devrait donc vous voir doubler fond et biathlon aux prochains JO de Pyeongchang de 2018 ?
R: "Jumeler fond et biathlon, ça veut dire par exemple à Pyeongchyang, faire l'impasse sur certaines courses de biathlon, ce sera à choisir. L'an prochain je pense que j'ai les moyens de faire les deux championnats du monde, de fond et de biathlon, dans une période de Coupe du monde des deux disciplines. Il faut préparer les choses pour être bien."
Propos recueillis par Frédéric BOURIGAULT