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Alors qu'un nouveau sacre lui tendait les bras en relais messieurs, la Norvège a été trahie par ses deux meilleurs représentants dont la légende Ole Einar Bjoerndalen, offrant sur un plateau le titre à la Russie en clôture des épreuves de biathlon des JO de Sotchi, samedi.
Les Français, épuisés, terminent les Jeux sur une transparente 8e place.
La soirée avait rapidement pris une tournure théâtrale plutôt comique, avec l'incertitude entourant la participation de Martin Fourcade. Affaibli par une pharyngite carabinée, le leader de l'équipe de France était incertain pour ce dernier rendez-vous des JO-2014.
Une heure avant le début de l'épreuve, les planches du pas de tir se sont donc transformées en planches de théâtre, où les scènes les plus banales étaient sujettes à interprétation.
Voici que l'entraîneur du tir Siegfried Mazet parle à Simon Fourcade, et que ce dernier s'essuie les yeux avec son gant, comme pour écraser une larme: c'est donc que son frère cadet ne pourra pas tenir sa place, dit la rumeur.
D'autant que voilà Alexis Boeuf, remplaçant désigné, qui s'échauffe et qui tourne sur la piste, corroborant ce sentiment.
Voilà enfin Stéphane Bouthiaux l'entraîneur la mine sombre, lui qui d'ordinaire, communique facilement.
-'Aucun plaisir'-
Et puis, une demi-heure avant la course, le premier rôle sort finalement du tunnel. Martin Fourcade est un peu jaune tout de même. Il se prépare, puis met son dossard. Dans le stand voisin, c'est Emil Hegle Svendsen qui rit jaune désormais. "T'es ok?", demande-t-il au Français. "Oui mais bof", lui répond Fourcade.
Il est là, certes, mais il y avait bien eu un autre coup de théâtre: c'est son aîné, Simon qui finalement allait déclarer forfait, terrassé par une gastro-entérite, un malheur de plus dans une carrière qui ressemble à une tragédie grecque.
L'équipée française n'ira pas bien loin dans ce relais, épuisée par des jours de compétition et de virus. Toujours en retrait par rapport au podium, les Français n'auront jamais pu faire le spectacle. Dommage, c'étaient la dernière représentation des Jeux.
"C'est vrai qu'avant le départ il y a eu un moment compliqué, j'ai réussi à me remobiliser mais après quand je vois qu'il n'y a plus trop de suspense, c'était compliqué à gérer. Je n'ai pris aucun plaisir", a déclaré Martin Fourcade.
-Shipulin trop fort-
Des jeux Olympiques, c'est long, même pour une légende. Ole Einar Bjoerndalen, 40 ans et athlète le plus médaillé de l'histoire des JO d'hiver, a finalement laissé entrevoir des trous dans la cuirasse.
Malgré un zéro faute au tir, et une avance de 20 secondes construite avant lui par les frères Boe, Tarjei puis Johannes Thingnes, Bjoerndalen a vu son pécule fondre comme la neige sur les pentes ensoleillées de Rosa Khoutor, pour passer le relais à Svendsen avec seulement deux secondes de marge.
Pas assez pour Svendsen, double médaillé d'or à Sotchi (mass-start et relais mixte), qui lui aussi a senti le poids de deux semaines de compétition lui tordre le bras.
Avec quatre fautes au dernier pas de tir, il n'était plus question de victoire ou même de podium. D'autant que l'Allemagne, la Russie et l'Autriche, 3e, avaient fait preuve de pugnacité pour se trouver, elles aussi, en excellente position au dernier tir.
Si l'Allemand Simon Schempp faisait un carton au cible, Anton Shipulin était lui aussi au rendez-vous des attentes d'un public local déchaîné.
Schempp et Shipulin s'envolaient alors pour un mano a mano qui ne laissait que peu de doutes. Trop fort pour Schempp, Shipulin gagnait un sprint que l'Allemand ne disputait même pas.
Les volontaires présents sur le site pouvaient oublier toute bienséance et exploser de joie sans retenue.