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Le brouillard a entraîné dimanche le premier report d'une épreuve des JO de Sotchi, obligeant les biathlètes messieurs de la mass-start à disputer l'épreuve lundi matin, et à retrouver en une nuit de nouveaux repères d'effort en journée.
Il s'agit du troisième report d'une épreuve de biathlon dans l'histoire des JO d'hiver, après le 20 km individuel de Sapporo (1972), et le sprint de Nagano (1998), qui avaient tous deux été lancés avant d'être interrompus et redisputés en intégralité le lendemain.
Dimanche vers 17h00, à Rosa Khoutor, en sortant du tunnel qui mène au stade de biathlon, les différentes équipes n'ont guère eu de doutes sur l'issue de la soirée.
Alors que le départ de la mass-start messieurs était programmée à 19h00 locales, un épais brouillard se lovait déjà dans les contreforts des tribunes et du pas de tir du Centre nordique Laura.
"Simon Fourcade est arrivé en premier, et je lui ai dit de prévenir les autres biathlètes (dont son frère Martin double champion olympique à Sotchi, NDLR) qu'il serait sans doute plus prudent d'attendre avant de sortir", raconte l'entraîneur français du tir Siegfried Mazet.
Devant la situation, les organisateurs et la Fédération internationale de biathlon (IBU) ont d'abord décidé de repousser d'une heure le départ, à 20h00.
Rapidement cependant, les cinq membres du jury de compétition sont tombés d'accord: mieux vaut reporter l'épreuve plutôt que l'interrompre en plein effort.
- Dormir et se reconcentrer -
"Tout le monde était d'accord", raconte Stéphane Bouthiaux, entraîneur de l'équipe de France et représentant des équipes au sein du jury.
Il y a bien eu un moment d'incertitude, vers 19h00, quand le brouillard s'est levé quelques instants... avant de reprendre ses aises quelques minutes plus tard.
Le jury, composé de cinq personnes (trois de l'IBU et deux entraîneurs) drapés dans les vapeurs blanches au bout du pas tir, a finalement pris la seule décision qui s'imposait avant même la fin du délai qu'il s'était donné.
Ce report à 10h00 du matin aura des conséquences sur les biathlètes, habitués depuis le début des Jeux a courir en fin d'après-midi ou en début de soirée, vers 18h00 ou 19h00.
"Il va falloir repasser une nuit d'attente, se reconcentrer pour demain matin très tôt. On n'a fait aucun entraînement aussi tôt depuis 15 jours que nous sommes là car toutes les journées étaient décalées. Les organismes vont être un peu perturbés, ils avaient pris l'habitude de se coucher vers minuit et de décaler les journées, ça va faire bizarre demain", estime Bouthiaux.
- 'Ca ne changera rien' -
Ce n'est pas pour autant que le clan français, qui possède avec Martin Fourcade une très grosse chance de médaille, estime que les conditions vont changer les données de la course.
"Ca ne changera rien du tout, ils seront tous dans le même état. Ils vont rentrer, ils vont manger, dormir, se lever plus tôt, il n'y a rien d'autre à faire", estime Bouthiaux.
Pas de souci pour le sommeil à venir non plus, "ce genre de report a tendance à faire tomber la pression".
Paradoxalement, les techniciens soulignent qu'un report au lendemain est finalement plus délicat à gérer qu'un report d'une heure, qui était par exemple intervenu à Anterselva lors du dernier rendez-vous de Coupe du monde.
"En général, les biathlètes s'alimentent et terminent leur repas trois heures avant le début de l'épreuve. Quand on décale d'une heure, ils doivent s'alimenter un peu, mais pas trop non plus. Là au moins, tout est clair. Et tout le monde repart à égalité", notent de concert Bouthiaux et Mazet.
Les biathlètes devront également se réhabituer à tirer à la lumière du jour, ce qui ne semble pas problématique, les puissants projecteurs transformant la nuit en jour sans fin.